• Sortie du 29 juin : Un deux trois

Ils étaient où, les Randos, hier matin ? Aux abris, au dodo, au boulot ? Aux abois ? En tous les cas, pas à Brabois, pour le rendez-vous du club. Feraient-ils grève, les intermittents du vélo ?
M’est avis qu’ils avaient oublié que la pluie de la nuit s’arrête en général sur le coup de 8h. Et la pluie d’hier matin a bien cessé pile poil à 8h, même qu’on a immédiatement enlevé les impers, et pour ne plus les remettre de toute la sortie.
Qui ça « on » ? Puisque j’en cause, c’est que j’étais là, et de même Pierre et Marc, les rouleurs métronomiques, ce qui m’a permis d’appartenir d’emblée au « premier groupe », chose rare, et de rester dans les roues jusqu’à la fin. Si vous avez bien compté, nous étions donc trois. Pas un de plus. Trois amoureux du vélo que quelques gouttes de pluie ne rebutent pas. Tout au contraire, vu que refroidir la chaudière est une sage précaution pour qui prétend rouler tout l’été.

La sortie fut donc agréablement humide, gentiment vallonnée, toute en verdeur forestière et en blondeur des blés. Les cols de Blénod ou d’Uruffe, c’est tout de même de la grimpette du dimanche après les cols de l’Ardéchoise (pour Marc) ou ceux des Hautes Alpes (pour moi-même), des reliefs bien modestes après ceux, grandioses, de la montagne ; modestes, et donc reposants. Bref, on s’est bien reposé hier matin, pédalant dans l’huile et dans l’harmonie. Finalement, vous avez bien fait de ne pas venir, vous auriez gâché la fête !

On a tout de même fait quelques kilomètres en fin de parcours avec Dominique, du côté de Toul, puis de Nono après Velaine : le premier voulait s’assurer que la pluie avait cessé, le second voulait montrer son beau maillot Ouest Isol. Ce qui nous a fait un sujet de conversation : le Travailleur-très-méritant m’a expliqué à quel point les trois jours passés ensemble sur le vélo avaient rapproché les gars, certains étant peu aguerris, et qui ont eu bien besoin de l’aide des plus entraînés. Un vrai jeu d’équipe, une belle façon de pratiquer le cyclisme. Rien à voir avec la foire d’empoigne qui sévit jusque dans nos contrées… du moins, c’est ce qu’on m’a rapporté, moi je ne connais que des cyclistes calmes, attentionnés, solidaires, rien à voir avec ceux qui ne songent qu’à se tirer la bourre et à s’en mettre plein la vue. Vous n’en connaissez pas non plus, c’est bien ce que je pensais. Allez, c’est pas parce que le Tour de France approche (et va passer par la Lorraine), qu’on va se la jouer pro et se raconter des salades. Demeurons jaloux de notre privilège : faire des efforts, en baver parfois, mais avec plaisir, et pour le plaisir. Sans le gâcher, le pur plaisir de rouler. Seul ou en groupe.

« Si on te demande à quelle moyenne tu as roulé, ne réponds pas. Nous les petits, les moyens, nous n’avons pas les moyens de la moyenne », disait un écrivain-cycliste de ma connaissance.
A bientôt, pour la suite,
Reynald

NB : beaucoup de photos ont été prises ces temps-ci, on va veiller à en mettre en ligne (sur notre site). En attendant, comme j’aime bien les vaches (animal philosophique par excellence, selon Nietzsche, puisqu’il sait ruminer longuement), voici un souvenir d’une rencontre très amicale en haute montagne :

Vaches