• Sortie du 12 octobre : Du brouillard sur les Bermudes

C’est à nouveau dans le brouillard que débute la balade, pour 22 volontaires, pas moins, si j’ai bien compté. Pas facile de compter, d’ailleurs, dans cette brouillasse opaque, épaisse, et très humide, qui permettait rarement d’apercevoir à la fois la tête et la queue du peloton. Plusieurs avaient mis une chasuble fluo tout à fait appropriée, et quelques-uns un feu rouge : exemples à suivre, dans ce type de circonstances. Ne lâchons rien sur le plan de la sécurité : les automobilistes ne font jamais de cadeau, et ils sont toujours pressés, on l’a maintes fois vérifié. Un automobiliste pas pressé, ça s’appelle un piéton.

Parmi les présents, on a eu le plaisir de compter un « revenant », Francis-ça-roule, en déficit de kilomètres, tout désigné a priori pour rester à l’arrière… mais le bombarder vélo-balai, je n’aurais pas dû, je le confesse : trop dur de faire l’élastique à l’arrière, de prendre du vent, quand on n’a pas de bonnes jambes, outre qu’il fallait aujourd’hui voir à travers le brouillard. C’est ainsi qu’on a perdu sans s’en apercevoir quelques éléments de la troupe, retardés par un ennui mécanique. Mais là où Francis rattrape magistralement le coup, c’est en s’offrant une crevaison qui permet aux égarés de recoller ! Vraiment bien joué ! Egarés, les égarés le furent doublement, en réalité, pour avoir commis une erreur de parcours. Comme quoi, bien l’étudier la veille, le parcours, demeure une sage recommandation. Surtout quand on va du côté de Saffais, Vigneulles et Barbonville, qui forment une sorte de triangle des Bermudes où immanquablement les GPS s’affolent et les repères s’inversent. Bizarre, vraiment bizarre. Mais le constat est là : il n’arrive pas qu’on ne s’y perde pas. Même par beau temps.

Autre participant occasionnel, le VJV Xavier (Valeureux Jeunot du Vélo), qui roule peu mais fort, ça s’est encore vu ce matin. Son secret ? Je ne le connais pas, faudrait enquêter, pour au moins trouver l’adresse de son soigneur (vous savez, le genre à qui on s’en remet les yeux fermés, et qui vous fait des trucs à l’insu de votre plein gré). Ceci dit, vu le rythme tenu par le premier groupe (après la pause), on peut se demander si pas mal de costauds ne la connaissent pas déjà, cette adresse.

Bon, je plaisante, les costauds sont costauds parce qu’ils sont costauds, c’est aussi bête que ça. Et ceux qui ont formé le deuxième groupe ont fait preuve de bon sens (pas comme moi). Mais ce constat de l’inégalité des forces (qui n’est pas nouveau) confirme qu’il faut que chacun y mette du sien pour que le rythme adopté avant la pause ne soit ni trop vif (sinon ça grogne) ni trop lent (ça grogne aussi). Et que l’un des rôles des membres du Bureau est d’y veiller le mieux possible.

Pour le reste, pas grand chose à dire des lieux traversés aujourd’hui : le soleil a percé le brouillard à 10h08 (c’est beau, l’exactitude), avant de disparaître à nouveau, si bien qu’on n’a eu qu’une idée incomplète de la superbe route forestière qui relie Landécourt et Franconville – faudra y repasser par temps clair. Une fois le soleil vraiment revenu, il y a eu conflit (dans le groupe de devant) entre regard sur le paysage et tête dans le guidon. Personnellement, c’est fou ce que j’ai pu le voir, mon guidon. D’où le programme de ma prochaine sortie : lever la tête. Il serait trop dommage de manquer les couleurs de l’automne.