• Sortie du 13 juillet : Pluviophiles

Brassens l’a dit et chanté mieux que je ne pourrais faire :

Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps,
Le beau temps me dégoûte et m’ fait grincer les dents,
Le bel azur me met en rage…

La semaine dernière, nous étions trois, trois émérites pluviophiles, et ce matin trois fois plus lors du rendez-vous. Puis deux se sont ajoutés à ces neuf au bout de quelques kilomètres. Onze amoureux de la pluie, par conséquent, quelques amoureux timides, à dire vrai, et quelques vrais passionnés, dont je suis. Car rouler sous la pluie, décidément, ça me botte, moi. Je ne respire jamais mieux que sous la pluie. C’est sous les gouttes d’eau que je pédale dans l’huile, allez comprendre ! En un mot, je me suis régalé comme jamais.
Et je me dis que le seul produit dopant efficace pour moi, c’est la pluie ! Du dopage tout ce qu’il y a de bio !

Je ne le cacherai pas, c’est presque une fierté, puisque ça me fait un point commun avec Charly Gaul, et de nos jours avec Vicenzo Nibali. Tout pareil que je suis, pour peu qu’on fasse abstraction de la vitesse. Une paille ! Merci de ne pas tenir compte de la vitesse et de la moyenne. Vous êtes trop sympas. Je vous revaudrai ça : je prendrai plein de relais, promis, pourvu que ce soit sous la flotte, évidemment. La prochaine fois que ça tombe dru, je vous attends.

La vérité est qu’il ne faisait pas froid, que la pluie n’a été forte que lors du passage en Meuse, et qu’elle a davantage facilité les efforts qu’elle ne les a entravés. Et comme on a réussi à bien s’organiser, la longue balade, humide, puis ensoleillée (notez-le bien), a été rondement et agréablement menée.

Georges le Vénérable s’est encore distingué par son coup de pédale de jeune homme, Pierre a trouvé des aides dans la conduite du groupe, Jean-Christophe et Gaby ont réussi à pédaler en dedans quand il le fallait. Jean-Marie et Christian se sont frisé les moustaches. Amico a fait fonction de vélo-balai (sans qu’on en ait décidé ainsi, vu notre petit nombre), histoire d’aider Gégé ou Jean-Yves à revenir dans le groupe après des arrêts très personnels – mais ces deux-là ont tourné casaque avant qu’on atteigne Commercy : m’est avis que ce sont ne sont pas de vrais pluviophiles. Ou alors, ils avaient des choses à se dire qui ne nous regardaient pas. Mais on les a revus sur la fin, Gégé ayant crevé, et Jean-Yves, l’étant, crevé.

Patrick a évité de montrer son museau à l’avant, vu qu’il lui fallait digérer sa traditionnelle sortie du samedi matin, celle qui fait mal aux pattes, qui emprunte toujours le même itinéraire, de préférence à vive allure… une sorte de « foire aux vanités » pour coureurs en fin de cycle (merde, je sens que je vais me faire incendier pour ces propos sacrilèges).

Bref, on s’est bien amusé, on n’a pas pris de coups de soleil, on n’ était même pas rincés à l’arrivée.
Mais je m’arrête là, faut que j’aille au massage, vu que demain faut que je sois fringant pour la sortie du 14 juillet. Une fête nationale qui sera de toute façon bien arrosée pour moi (anniversaire oblige) ! Alors, si en plus il pouvait tomber quelques gouttes, ce serait vraiment le pied. Vous êtes cordialement invités.
Reynald