Comptes rendus 2024

(du plus récent au plus ancien)

Compte rendu P 3 (11 avril 2024, Domrémy-la-Pucelle)

Une première mémorable

Pour une première, ce fut une sacrée première ! Le trio BEN (Bernard, Édith, Nadine) a pris son tour et il n’a pas lésiné. Le parcours avait été reconnu, peaufiné, approuvé, l’escale au restaurant avait été testée, et le profil de la sortie soigneusement calculé … Calculé de façon à nous éviter la morne platitude du plat. Si bien que le parcours Plaine du trio toulois n’eut rien à envier à certains de nos parcours Montagne (un copieux D+ de plus de 1700 m). Merci BEN … Ben oui, merci. Merci d’être allés au-devant de nos désirs : faut que ça grimpe et faut que ça dégringole, sinon autant s’abrutir devant sa télé ! Les 28 présents vous en sont gré :

Édith ANGEL – Pierre BECK – Fabien BOTHIEN – Marie-Hélène BOTHIEN – Guy CAYROU – Gilles DELABARRE – Bernard GUERARD – Jean-Marie GUILLEMIN – Jean-Claude HAZOTTE – Jacques LAFOND – Reynald LAHANQUE – Denis LEONET – Éric MASSOT – Fabrice MENZIN – Sylvain MEURANT –Dominique PERRET – Claude PETITDEMANGE – Colette PETITDEMANGE – Jean-Paul PEZEL – Nadyne POIROT – Gérard REGRIGNY – Patrice RÉMY – Patrice ROCH – Jean-Luc ROUYER – François SAGNARD – Dominique  TISSERANT – Jean-Pierre VALTER – Michel VILLEMIN 

Vingt-huit participants, donc, malgré le report, les indisponibilités et les empêchements de dernière minute. Parmi eux : le vénérable fondateur des VVV, qui vient de fêter ses 82 printemps, la néophyte Nadyne qui prend goût à nos escapades, le revenant Patrice Roch (alias « l’électron libre »), et, last but not the least, notre estimé vidéaste, qui s’est « relancé » avec un aller-retour basilique-restaurant.

Le report du mardi au jeudi nous a permis de rouler sous le soleil, par un vent souvent discret, et dans la douceur, une fois dissipée la fraîcheur du petit matin. Quant au parcours, sa partie nord était assez familière, mais la longue plongée vers le sud fut une découverte pour la plupart d’entre nous. Avec ses petites routes sinueuses, ses belles bosses croustillantes, ses villages perchés, ses vallons lumineux, ses ruisseaux riants, ses tendres paysages, et, en ce mois d’avril, ses colzas éclatants, ses bois piquetés de vert frais, ses fruitiers en fleurs. Une immersion dans l’éphémère beauté du printemps. 

Franchement, à part la marche, le vélo a-t-il un rival pour nous offrir de tels plaisirs et de telles sensations ? Motards et bagnolards, qui ne voyez rien et faites du bruit, abstenez-vous, respectez le silence et notre précieuse lenteur.

Bien sûr, on a eu droit aussi aux raidards à Nanar (« des raidards pas digestes », jeu de mots signé du forestier barbu et à décoder). Mais comme Nadine et Édith ont été les complices du Capitaine, on doit se rendre à l’évidence : elles sont pour quelque chose dans cette mise à l’épreuve et cette offre d’élévation contemplative. Merci mesdames. Quant aux quelques secteurs de route pourrie du côté d’Allamps, ils ont en manqué, d’allant, vu qu’il a fallu s’arrêter ; et longuement, pour cause de crevaison rebelle au changement de chambre à air. Mais on pardonnera à BEN cette petite provocation, puisque nous eûmes par ailleurs nombre de routes aimables et en très bon état.

L’Auberge de l’Étanchotte, rustique à souhait, située dans un bien joli vallon, à l’écart de Landaville, a fourni une halte agréable et de quoi se sustenter pour un prix modique. Mais on s’y est inquiété d’une double absence : celle de François S., un habitué des raids solitaires, il est vrai,  et qui a fini par nous rejoindre, et se restaurer ; et celle de Jean-Claude H., trahi par un VAE de location quelque peu caractériel, et si bien dérouté qu’il a manqué le restaurant (mais il m’a rassuré en soirée, il est revenu sans encombre à sa voiture, et nous le reverrons).

La gestion de la sortie n’a pas été mauvaise, en dépit des grandes différences de forces et de forme. Ceux de devant ont compensé leurs accès d’impatience par des arrêts propices aux regroupements, d’autres se sont offerts (à mon initiative) un opportun raccourci entre Favières et Tramont-saint-André, grâce à la belle route forestière qui relie ces communes et permet d’éviter le toboggan qui mène à Vandéléville, avant la montée du col des Trois fontaines. Quant au groupe de ceux qui avaient opté pour le petit parcours, il a vécu sa vie en toute sérénité, comme d’habitude.

Le retour a été plus dispersé, le vent tantôt favorable et tantôt pas, les montées rudes et la fameuse odeur de l’écurie ne pouvaient faciliter une progression en bon ordre. Mais chacun, à son rythme, a gravi la remontée finale jusqu’à la basilique qui surplombe le village natal de la célèbre bergère. Un épilogue d’autant plus réussi que là nous attendait la cerise sur le gâteau, le clou de la journée, l’apothéose : les petits beignets, aussi succulents qu’abondants préparés par Dame Édith. Ce fut là aussi une grande première. Et qui dit première appelle une suite … Ben, oui.

Reynald, le 12 avril 2024

Compte rendu P 2 (26 mars 2024, Toul)

Passer à travers les gouttes

Le beau temps avait favorisé la sortie des retrouvailles, le temps maussade n’a pas contrarié la sortie suivante, c’est le moins que l’on puisse dire : 37 participants, c’est le deuxième meilleur score dans l’histoire de la confrérie, derrière le record battu l’an dernier (40). Manifestement, ce ne sont pas quelques possibles gouttes qui pouvaient doucher l’ardeur des VVV. Il aurait fallu de la neige ou du verglas pour les dissuader, les irréductibles :  

Michel ANDRÉ – Édith ANGEL – Pierre BECK– Pierre-Yves BOULANGÉ – Jean-Marie CAEL – Guy CAYROU – Jean-Luc CHAPELLE – Franck CORNU – Bernard CUNY – Claude DIETMANN – Francis DUVAL – Bernard GUERARD – Jean-Marie GUILLEMIN – Jean-Claude HAZOTTE – Rémy HELFENSTEIN – Marc HENQUEL – Reynald LAHANQUE – Jean-Luc LAINÉ – Denis LEONET – Éric MASSOT – Fabrice MENZIN – Sylvain MEURANT – Philippe MIDON – Dominique PERRET – Claude PETITDEMANGE – Colette PETITDEMANGE – Jean-Paul PEZEL – Nadyne POIROT – Patrice RÉMY – Francis ROCH – François SAGNARD – Jean-Marie SALVESTRIN – Philippe SCHUTZ – Daniel SMALCERZ – Marylène STEIN – Jean-Pierre VALTER – Michel VILLEMIN 

Je remarque que sur ces 37 présents, 16 n’avaient pas participé à la première sortie : la roue continue de tourner, la rotation demeure. Pour Nadyne, c’était une première, elle s’est contentée d’un amuse-bouche, histoire de prendre goût au menu cycliste, et pour peu que ce soit un goût de reviens-y, nous la reverrons. Avec ou sans son camion, qui a rendu hier des services. Merci encore, Nadyne. Et merci à Jean-Paul pour nous avoir concocté ce parcours suffisamment vallonné pour que jamais l’ennui ne nous gagne.  

Mais une question me tarabuste : que devient notre vidéaste patenté ? À quand la relance espérée de tous ?

Quant à la pluie promise, à quoi s’est-elle réduite ? Un coup de brumisateur gallo-romain à l’approche de Grand (c’est bien le moins), un nuage pisse-trois-gouttes entre Vaucouleurs et Pagny/Meuse (pas de quoi pester). Certes, le mouillé des routes a bien sali nos machines : si quelqu’un est expert en bike-washing, qu’il le dise, il se fera de la thune ! Le mouillé a peut-être aussi favorisé l’unique crevaison du jour, et, hélas, la chute de Jean-Luc Chapelle, survenue sur un bord de route en devers et glissant, mais ceci après qu’une voiture mal conduite eut serré de trop près le petit groupe dont il faisait alors partie. Il m’a dit s’en tirer avec quelques douleurs sur le flanc gauche, mais rien de grave a priori. On le lui souhaite.

            Les égarés professionnels ont récidivé, Pierre-Yves et Marc : ne changez rien, les gars, vous risqueriez de nous déboussoler, vous les sans-boussole. À chacun son domaine d’expertise ! Celui du capitaine Guérard, c’est d’encadrer au mieux ceux de devant : on m’a rapporté qu’il s’en était tiré comme un chef. Et l’on a noté qu’en matinée il a obtenu de ses compagnons des arrêts réguliers aux fins de regroupement. D’autres se sont souciés de ceux qui, convalescents ou en manque d’entrainement, étaient à la peine à l’arrière. Ainsi, chacun a joué le jeu et tenu son rôle, si bien que je commence à me dire que les bonnes résolutions prises au terme de la saison précédente ne vont peut-être pas rester lettres mortes … Il nous suffira de persévérer dans cette bonne pratique. 

            Une autre réussite de la journée, ce fut la pause au Restaurant du Canal d’Houdelaincourt : service aussi rapide qu’efficace, un menu de bonne qualité, un prix très raisonnable pour un repas complet, dans une grande salle agréable et non bruyante. Une adresse à retenir.

            Sur les hauteurs de Domrémy et dans la traversée de Vaucouleurs, comment ne pas penser à Jeanne ? Moi, ce sont ces vers d’Aragon dont je me souviens immanquablement, qui furent écrits au lendemain de la débâche de mai-juin 40, à l’heure de déplorer la patrie perdue et morcelée : Il est un temps pour la souffrance / Quand Jeanne vint à Vaucouleurs / Ah coupez en morceaux la France / le jour avait cette pâleur / Je reste roi de mes douleurs – une page d’histoire tragique, rien à voir avec la paix d’aujourd’hui, encore qu’elle soit de bien des manières menacée.

Nous avons eu, quant à nous, la chance de rouler dans l’amitié et la concorde, au moment où la nature renaît, avec ses mirabelliers en fleurs, ses bois qui reverdissent, ses colzas qui déjà jaunissent, et ses cours d’eau s’écoulant d’abondance. Le soleil était certes un peu pâle, mais pas au point de gâcher la fête. Cultivons sans nous lasser l’art de passer à travers les gouttes ! 

Reynald, le 27 mars 2024

Compte rendu P 1 (14 mars 2024, Seichamps)

Les couleurs du printemps

Enfin, enfin, les retrouvailles

Toujours partantes les vieilles canailles

Kilos en trop moral intact

Le plus précieux c’est le contact !

Les souvenirs et les promesses

Sont le ciment de l’allégresse.

De l’enthousiasme, ils n’ont en pas manqué, les VVV nouveaux, les flambants neufs de 2024. Déjà un record battu, celui de l’affluence lors d’une sortie des retrouvailles : trente, oui 30, c’est du jamais vu. Le report du mardi au jeudi a fait du tort à quelques-uns, mais l’annonce d’un très beau temps en a convaincu d’autres au dernier moment :

Michel ANDRÉ – Édith ANGEL – Dominique BARBELIN – Fabien BOTHIEN – Jean-Marie CAEL – Nadine CLÉMENT – Franck CORNU – Bernard CUNY – Gilles DELABARRE – Gabriel GRANDADAM – Bernard GUERARD – Jean-Marie GUILLEMIN – Marc HENQUEL – Guy HUSSON – Reynald LAHANQUE – Jean-Luc LAINÉ – Denis LEONET – Sylvain MEURANT – Philippe MIDON – Patrick PAGEOT – Dominique PERRET – PEZEL Jean-Paul – Patrice RÉMY – Francis ROCH – Nadine ROESCH – Jean-Luc ROUYER – Philippe SCHUTZ – Daniel SMALCERZ – Dominique TISSERAND – Jean-Pierre VALTER

Certes, la petite nouvelle, Dominique B., une amie de Nadine C., a dû renoncer assez tôt : c’est une sportive, mais elle n’a pas l’expérience de rouler en groupe, et l’allure, même modeste à l’arrière, n’était pas dans ses habitudes. Le grand nombre de présents m’a invité, par mesure de prudence, à distinguer deux groupes dès le départ, qui ont roulé à distance, non pas à l’unisson, mais en faisant l’un et l’autre des petits. On connait la chanson : on tente d’organiser, la fantaisie l’emporte. Il faut dire que Guy Husson, sur le plan de la fantaisie, avait donné le ton : il arborait un beau couvre-chef, mais celui-ci n’était pas surmonté d’un casque. Un gros oubli, une étourderie qui ne l’a pas empêché de pédaler à l’instar de ses amis casqués. Un petit risque, mais pas de bobo.

Les ceusses qui se sont paumés à Réchicourt-la-Petite, rien que des fantaisistes eux aussi, qui ont mis du temps à retrouver le droit chemin, ou pas : ni Sylvain l’astronome ni Marc l’ostrogoth n’auront avec nous partagé la pause de Marainviller. Et d’autres se sont fait attendre. Quand on n’a pas le parcours, ni dans son GPS, ni dans sa tête, ni sur un bout de papier, on reste au contact, mes amis, on compte sur les prévoyants, on ne fait pas cavalier seul. Élémentaire, chers canassons !

Mais enfin, tout le monde aura profité d’une splendide journée printanière. La brume matinale s’est vite dissipée, le soleil s’est imposé, les gambettes ont jubilé. Et puis, se remettre en selle à la mi-mars, c’est retrouver le plaisir incomparable des premières couleurs du printemps, un plaisir aussi précieux qu’éphémère, qu’il convient de ne pas manquer. Avec le retour, ici et là, du rose des prunus, du jaune des forsythias, et du blanc de quelques arbres, le décor arbore un tout autre visage, avant même que la végétation ne batte son plein. On sort de l’hiver, du gris, du terne. Tandis que nous tournons les jambes, la Terre tourne inlassablement autour du Soleil, si bien que le miracle est chaque année au rendez-vous. Nous tournons à l’unisson, nous les pédaleurs, c’est notre privilège : une façon d’être au monde qui, en somme, nous relie à la grande machinerie cosmique, ce n’est pas rien ! 

Vous allez dire, le scribe il ne recule pas toujours devant « les mots monumentaux », il nous métamorphose, nous les petits, nous les humbles. Oui, je l’assume, mon plaisir c’est aussi de mouliner les vocables en même temps que les pédales, et de nous pousser parfois du col, puisqu’ainsi tout le monde s’élève allégrement. Et comme disait Michel Audiard, le fameux dialoguiste : « Les gens qui n’aiment pas le vélo nous ennuient, même quand ils n’en parlent pas ». Nous, on l’aime, le vélo, et je suis d’avis qu’on ne se gêne pour en parler !

Un mot pour finir : un grand merci à Bernard Cuny qui, à peine entré dans la confrérie, nous a proposé ce premier parcours, aimablement vallonné, agrémenté de petites routes, dont la jolie route forestière qui mène de Mouacourt à Laneuveville-aux-Bois. N’hésitez pas à l’emprunter à nouveau quand la forêt aura retrouvé sa verdeur : un enchantement, surtout si vous ne la parcourez pas la tête dans le guidon … Et puis, les routes d’hier, c’était une nouveauté pour les amis de Toul ou de Neuves-Maisons : un parcours de proximité qui donne lieu à des découvertes, voici un motif de satisfaction supplémentaire.

La saison est lancée, et bien lancée. Vous allez tous avoir envie de participer aux prochaines escapades, aux futures régalades.

Reynald, le 15 mars 2024