Pédaler Zen (24 mars)

Première sortie de printemps, belle affluence, une vingtaine de pédaleurs au rendez-vous, et quelques-uns de plus en cours de route. Une aube assez fraîche, mais la promesse d’une matinée baignée de soleil.Beauté des prunus en fleur le long du canal, lumière tamisée du petit matin, conversations feutrées, procession calme … chacun savoure la sensation silencieuse du mouvement. Et le simple plaisir d’être là. 
Bien vite survient la séparation entre ceux qui méditent à l’arrière, plus âgés et peu nombreux, et ceux qui s’agitent à l’avant, les plus jeunes, les toniques, les fortiches. Une séparation peu évitable, et somme toute profitable : j’en témoigne pour ceux qui dans le gruppetto vont prendre le temps de respirer, d’avancer sans s’exténuer, et de lever les yeux. La petite route de Vigneulles, par exemple, qui serpente parmi les arbres en fleurs, mérite qu’on ne la quitte pas trop vite. Rien ne presse, que la route monte ou qu’elle descende.
Disons que c’est là, pour ceux de l’arrière, une heureuse compensation au fait d’être en reprise (comme JC Cafougnette ou Jean-Marie), ou d’appartenir aux Tamalous du moment (comme Gérard ou moi-même) : on se propulse sans trop d’efforts, on se glisse dans les paysages, on se sent bien. À nous le silence et la quiétude. C’est ainsi : le sport passe parfois au second plan, le vélo se fait contemplatif. Pédaler sans zèle, c’est pédaler zen. 
Je ne peux donc rien dire de ce qui a concerné le gros du peloton, sinon que nous l’avons revu en pièce détachées, la faute à une crevaison et au fait que les uns ont secouru l’infortuné et les autres poursuivi leur chemin. Il semble qu’ils se soient regroupés à la sortie de Lunéville, mais leur passage a été si rapide que je ne le jurerai pas. J’ai tout de même eu le temps d’apercevoir le petit nouveau du jour, Michel André, qui va désormais se partager entre Nancy et Cagnes-sur-mer : qu’il soit le bienvenu sous notre climat ! Reynald