La matinée du 4 août

La scène se passe un dimanche matin à Nancy. Des cyclistes se sont réunis, ils bavardent, tout étonnés que pendant la nuit les privilèges aient été abolis. Ils se mettent en route, ils s’élèvent : « la rue de la Colline », « le Haut-du-Lièvre », ça ne trompe pas.Puis vers Toul tout le monde descend, c’est facile. La chaussée serpente et ondule, la troupe hétéroclite y pédale dans l’huile, les très jeunes Tobie et Benoît s’ébrouent à l’avant, les aînés conversent à l’arrière. Dès l’abord de Blénod, quelques-uns tournent casaque, le vent emporte les autres vers les hauteurs (ils sont seize, encore).

Après une courte pause forestière, ils dévalent vers Vannes, pleins d’allant. Ce serait dommage d’en rester là, la campagne est belle, sous le soleil partout le vert rit. Et déjà la petite boucle est bouclée, on repasse le plat : que faire cette fois à Blénod ? Les plus nombreux optent pour la petite route de droite, à travers champs roulant mou mais pas trop, vers Moutrot, puis hochant du chef (ça grimpe) vers Ochey, avant de redescendre comme des avions sur Bicqueley …

Là où sont déjà passés les trois sages qui avaient choisi à Blénod de filer droit sur Gye (où nul ne surgit, on y ralentit, voyons !). De la triche ? Mais non, Pierre-la-Treiche ! Atteint plus tôt, c’est tout, et Maron qui s’ensuit, et sa côte si cotée : pourquoi en faire tout un plat, alors qu’en palabrant tranquilles la pente devient si douce ?   Et bien douce la matinée, dans la lumière du mois d’août. 
Reynald 
PS : les Corbières, puis les Pyrénées : retour parmi les Randos le dimanche 8 septembre.