• Un revenant (6 novembre)

Le scribe m’avait dit : pourquoi que tu ramènerais pas ta fraise chez les Stroumpfs à pédales, histoire de renouer avec tes aminches et de voir la trombine des jeunes pousses ? Ben oui, pourquoi pas, que je lui ai fait. Alors, rendez-vous à Marcel Picot, chez les footeux (des footeux de première, soit dit en passant, des gaillards durs au mal, faut voir ce qu’ils sont capables d’encaisser). C’est donc un revenant qui va vous mouliner la bafouille du jour.

Malgré la menace de flotte, y’ avait foule, une bonne vingtaine d’obsédés du dérailleur. Les habitués, et aussi le grand Max qui faisait son retour, grenouille au vent, comme d’hab’. Et des nouveaux, Guillaume, un gamin d’à peine 18 piges, Jérôme le rouge (c’est de sa tunique que j’ cause, pas de ses idées, au cas qu’il en aurait), Pascal Le Charpenté (pas sûr d’avoir bien saisi son patronyme), Steph’ le Mitard (je vous demande un peu), Olivier Le Paroissien… Du sang neuf, même qu’il manquait un Nicolas et un autre Guillaume, des jeunots qui ne donnent pas leur part au chien, à ce qu’il paraît. Bref, font une cure de jouvence, mes vieux potes… enfin, vous me comprenez, les vieux, ils vieillissent quand même, c’est le peloton qui rajeunit. De retour, c’était le cas aussi de l’ami Pierrot, après plus de deux mois d’arrêt rapport à un dos en vrac. La poisse, mais bien content de frétiller à nouveau des manivelles.

De la flotte, on a eu un peu, quelques gouttes au début, rien de méchant, même si le Mousse, à peine humide, il manigançait déjà de rentrer à Bouxières… un mousse qui craint l’eau, entre nous, c’est pas banal. La vérité c’est qu’à peine mouillés on était secs. Et même très secs pour quelques-uns dès que ça grimpait. Sont pas tous des papillons ou des gazelles, les Randos, ou alors c’est que certains confondent le frein et l’accélérateur à l’approche des hauteurs, la trouille de manquer d’oxygène, probable. Ce matin, au-dessus de 300 mètres, ça piochait dur. Mais les Randos sont sympas, ils attendent les gaziers en déroute, ils laissent une chance aux traînards. Solidaires avec les pas solides ! Alors, comme ça, on était encore un bon paquet lors de la pause du cimetière – oui, n’ont pas changé sur ce point, une vraie manie, « on se reverra au cimetière » qu’ils disent… pour sûr qu’on s’y reverra, mais c’est peut-être pas la peine de s’entraîner, ça se fera tout seul, rien ne presse.

Après la pause de Luxure (de Lixières ?), une fois les outils remballés, on se cogne le vent dans la poire et des faux-plats pas plats pour un rond. C’est la fête au lactique qui monte dans les guibolles et au moral qui descend dans les chaussettes… Alors, forcément, y a des solidaires qui manquent d’air, et des écarts qui se creusent. A l’arrière, ils n’en ont rien à secouer, vu que « les derniers seront les premiers », comme il l’a dit, le natif de Nazareth (Yeshoua Ben Youssef, de son vrai nom ; si vous me croyez pas, adressez-vous à son père).
Mézigue, sur la fin, je surveille mon palpitant, je ralentis, je précautionne. Faut dire qu’avec ma vieille bécane, 20 ans d’âge, une antiquité que j’avais ressortie pour l’occasion, et qui pèse son poids, ça nous faisait 90 balais à nous deux. Un record. Et si je prétends à un petit coup de reviens-y chez les randos pédaleurs, faut que je me ménage, l’hiver sera long, on a bien le temps, avant d’aller faire les zazous dans les zigzags voziens (mais promis, on y retournera, en montagne : je me suis laissé dire que le scribe, le toubib et le cantonnier allaient s’occuper de l’affaire).
Allez, à la revoyure !

PS : vous avez le bonjour du scribe, qui me dit de vous rappeler qu’il y a des élections prochainement (au bureau du club) et qu’il faudrait bien que quelques-uns s’y collent : c’est pas le tout de pédaler, faut se dévouer ! Faut candidater ! Faut mettre des huiles dans les rouages (ça, c’est flatteur, ça devrait vous décider) !