• La beauté des choses (5 novembre)

A propos de la sortie du 5 novembre :
Il pleut parfois le dimanche : il y a quinze jours, ils furent 6 à braver la pluie, et de même il y a 8 jours. Hier, il avait plu pendant la nuit, et la pluie est revenue dans l’après-midi. Mais entre-temps, à l’heure de la balade, ô miracle, pas une goutte, des routes qui sèchent peu à peu, et du soleil pour terminer. Mais le mal était fait : Météo-France nous avait encore bassinés avec ses prévisions alarmistes.
Résultat : nous nous retrouvons à 3 Portes Désilles (Stéphane, Gaby et moi), auquel s’ajoute l’ami Marc (Henquel) ; Franck nous rejoint bientôt, si bien que c’est à 5 que nous effectuerons le parcours, en pédalant dans l’huile et non pas sous la pluie. Eh oui, dans l’huile, parce qu’à 5, inégalement en forme (Stéphane n’a presque pas roulé de toute l’année), on s’accorde sur un tempo modéré, on a tout notre temps pour lever les yeux, et on savoure notre chance à chaque tour de pédale. En outre, le vent d’ouest nous est amical pendant l’essentiel de la sortie, soit qu’il nous pousse, soit qu’il ne nous contrarie guère, grâce aux bois et aux reliefs naturels qui lui font obstacle.

Ce fut une sortie tout en couleurs, les arbres à feuilles caduques ayant le bon goût de faire de la résistance, les champs mêlant le vert tout neuf des blés d’hiver et du jeune colza aux bruns des labours et à la rousseur des chaumes. Et sur le fond vert des prés se détache le noir et blanc des vaches et des moutons (puisque ce sont souvent des têtes noires que nous apercevons). Avec les ânes aux yeux tendres et les chevaux aux robes diversement colorées, ils donnent aux paysages parcourus la tonalité la plus paisible qui se puisse rêver. Une belle image de sagesse et de sérénité. Tout le contraire de l’agressive nervosité des motorisés bruyants et incivils !
Faisons un rêve : des dimanches matin sans bagnoles, sans motos, sans énergumènes à moteur… Silence et civilité : autre définition de la pratique du vélo.

Deux mots de plus :
– Le jour de la Toussaint, il faisait assez froid mais très beau, et nous avons roulé à 10. Ce jour-là, les vivants honorent les morts, qui disent aux vivants de continuer à vivre. Vous connaissez ces paroles adressées à sa femme par un condamné à mort (condamné pour fait de résistance par les occupants allemands), des paroles magnifiées par un grand poète et mises en musique :

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses

Ce n’est pas rien que de vivre en paix et d’avoir la chance d’évoluer en silence dans « la lumière et le vent », « dans la beauté des choses », comme nous le faisons sur nos bicyclettes.

– L’AG approche (25 novembre), on va élire un nouveau bureau, quelques bonnes volontés sont pressenties, mettez-vous sur les rangs si la pérennité du club vous tient à coeur. Surtout, apportez des idées neuves, proposez des réformes, à un moment où le club doit évoluer pour perdurer.
Reynald