Comptes rendus 2025

(du plus récent au plus ancien)

Compte rendu M 3 (12 juin 2025, Rupt-sur-Moselle)

Un ballon et des étangs

Après les menaces de pluie de la sortie précédente, un ciel serein, un doux soleil, et un léger soupçon de chaleur à venir, mais rien qui puisse décourager les 24 présents au rendez-vous de Rupt, tout au contraire. Un nombre relativement modeste que ce 24 par rapport à ce qui est devenu l’ordinaire de nos escapades, et qui s’explique, j’imagine, par l’abondance des sollicitations dont les retraités oisifs sont l’objet. Les bienheureux du jour :

Édith ANGEL – Serge AUDINOT – Patrick BECHAMP – Marie-Hélène et Fabien BOTHIEN – Joëlle et Jean-Luc CHAPELLE – Bernard CUNY – Gilles DELABARRE – Gérard GOESSEN – Bernard GUERARD – Jean-Marie GUILLEMIN – Jean-Claude HURET – Reynald LAHANQUE – Denis LÉONET – Dominique PERRET – Jean-Paul PEZEL – Gérard RÉGRIGNY – Patrice RÉMY – Francis ROCH – Jean-Luc ROUYER – Dominique TISSERANT – Pierre VALLOIS – Jean-Pierre VALTER  

Bernard Cuny, qui connaît manifestement très bien les lieux, nous a servi un mélange de classique et d’inédit, de routes familières et de voies rares, de montées faciles et d’âpres pentes, et toute une palette de verts paysages, de panoramas profonds et d’étangs calmes. Il a soigné notre mise en jambes, grâce à la piste cyclable qui remonte le cours de la Moselle naissante, suivie du court col des Croix, qui n’a rien d’un calvaire. Puis le Ballon de Servance se monte d’abord avec aisance, tant il répugne à ressembler à un col, avec ses fréquents replats et ses pentes timides. Il a aussi le bon goût d’être ombragé, on ne fait pas plus hospitalier. Seuls les trois derniers km se poussent du col, mais je l’avoue, les parcourir en papotant, quelques watts additionnels aidant, est pour Joëlle et moi un jeu d’enfants. Un Servance à notre service, et sans sévices.

La descente sera moins plaisante pour ceux, dont je suis, qui redoublent de prudence et qui ne font pas chanter la plaque mais grincer les plaquettes. Une descente très longue, qui se termine dans une chambre froide, avant de frôler la fameuse Planche, où nous accueilleraient en leur royaume les non moins célèbres Belles Filles, pour peu que nous consentions à faire l’effort de les honorer. Mais nous passons notre chemin, sur le plancher des vaches et des mines. Le collet mignon de la chouette Chevestraye offre une montée sans frais et une descente avec Fresse, puis une franche surprise, sur route minuscule et raidard majuscule. Ça sent bon le sapin, les gravillons chantonnent parfois sous les roues, les descentes se font de préférence au frein, les sauts de la Haute-Saône nous saluent.  

Vous fatiguez, vous décrochez, à présent ? Mais lisez, lisez donc, Mélisey approche, mêlez ou non vos destinées : montez vers Melay et la Mer ou filez droit vers la cité de Servance et son « restaurant du tourisme » d’antan, en empruntant « la route du Tour » (une bonne pensée pour le néo-retraité local). Dans les deux cas, repos et repas vous attendent, avant que repus et raplaplas vous soyez. Car la gastronomie locale combat certes l’anémie, mais à coup de frites grasses et de poulets augmentés. En Haute-Saône, on appelle cela un menu minceur, et dans les Vosges un menu enfant … Pour nous, c’est une menace de remontées gastriques, puisqu’au sortir de table se profile un remontant du genre sévère. Et du raidard sous le cagnard, en pleine digestion, ça reste un peu sur l’estomac. De fait, on observe quelques coups de chaud et quelques coups de buis lors de la reprise d’activité.

Mais bientôt, la beauté des sites, la quiétude des étangs, le charme des petites routes sinueuses, tout invite à colorer la langueur postprandiale de salubres regains d’énergie. La magie singulière de la « Petite Finlande » opère à nouveau. Et à la fin, il n’y aura plus qu’à se laisser glisser dans la vallée.

À l’arrivée, on se sera refait la cerise. Et comme le capitaine Guérard ne manque pas d’à-propos, c’est un plein panier de cerises, précisément, de cerises fraîches, qui plus est, qu’il fait circuler parmi les pédaleurs du jour : une récompense, et un régal ! 

Jambes fatiguées, mais cœurs contents, c’est là le sort des VVV. La sortie Cuny n’aura pas dérogé à la règle. Merci à l’organisateur. Et aux participants, tous rentrés à bon port, sans incident ni égarement.

Reynald, le 13 juin 2025 

Rémuzat 2025 (31 mai-7 juin)

Une histoire d’amour

            Mon coup de cœur de 2017 pour la Drôme provençale s’est mué en une affection de longue durée. Je n’ai eu de cesse d’y retourner, et au terme de mon sixième séjour je ne peux que redire mon enthousiasme pour la beauté de cette région, qui a l’heureux privilège d’être aussi un paradis du vélo. « La Drôme, plus on la découvre, plus on l’aime », disait un slogan affiché ici et là par le passé : comment ne pas lui donner raison ? Venir à Rémuzat, à la croisée des vallées de l’Eygues et de l’Oule, c’est la promesse d’y revenir. De fait, une majorité des participants de cette année avait déjà goûté aux charmes du lieu et désiré les retrouver : Jean-Paul Pezel, Jean-Pierre Valter, Élisabeth Antoine, Marc Henquel, Francis Roch ; Anne et Franck Cornu s’en étaient donné un aperçu en séjournant naguère à Sainte-Jalle, tandis que seuls Catherine et Jean-Marie Guillemin ont connu le plaisir de la découverte (lui à vélo, elle à pied ou en voiture).  

Et puisque nous nous déplaçons calmement sur nos deux-roues silencieux (et non sur des engins motorisés pétaradants et polluants), en prenant le temps de nous imprégner des paysages, il convient de redire que la situation géographique du centre de vacances des Lavandes est idéale pour rayonner dans toutes les directions, et pour faire alterner les sorties brèves ou longues, les plus rudes ou les plus douces. Cet emplacement permet d’éviter les redites et de varier les points de vue sur la richesse des lieux : cols avenants et vallées ombreuses, barres rocheuses et vertes forêts, étroits défilés et larges cirques montagneux, champs de lavande, vergers, vignobles, pâturages, genêts en fleurs et palette de couleurs, villages perchés et maisons de pierre, châteaux anciens et églises romanes, sans oublier l’alliance fréquente de la roche et de la végétation, des hautes falaises et des côteaux arborés. Des Dolomites en mode mineur, m’étais-je dit dès mon premier séjour, moins grandioses mais moins intimidantes que les originales italiennes. Un havre de moyenne montagne, paisible et accueillant, où il fait bon vivre, pédaler et contempler. 

Comment caractériser l’édition 2025 ? Une météo clémente, ni fraîche ni torride, sans vents pénibles ni fortes pluies – qu’on a évitées en nous limitant par deux fois à des sorties en matinée – et un beau collier de cols de toute nature, synonyme d’une grande variété d’efforts et de plaisirs conquis, de descentes délicieuses et de vastes panoramas ; une gamme de courts collets mignons et de longs cols parfois durs, à l’image de ceux du premier jour. Car après la mise en bouche de la Motte (Chalancon), se farcir le col des Roustans, c’est pas de la tarte, mais poursuivre avec ceux de Vache, du Portail, des Guillens et de Tavard, c’est une amusette ; celui de Pennes réclame qu’on s’en donne (mais oui) et celui de Prémol qu’on y ramène sa fraise sans s’y casser les dents (comme le suggère le dentiste du groupe).

Lors de la matinée du lendemain, on se laisse glisser dans l’étroite et impressionnante vallée de l’Eygues, un premier défilé clair et sinueux avant celui plus sombre et plus austère de Trente-Pas que l’on arpentera plus loin, après s’être affronté à la montée raide vers Eyrolles, sur une petite route bordée de vergers et de fleurs sauvages. Au sortir du second défilé, on musarde dans les lacets ni pimentés ni amers du col de la Sausse, et après l’escale de Bouvières, on monte à l’assaut du Lescou, avant de chantonner dans le Pré Guittard (électrique pour certains d’entre nous) puis de débarouler vers l’Oule, malgré un vent pour une fois un peu vif. Une excursion assez brève mais consistante et vivifiante, autant que remarquable par la diversité de ses décors.

Pour le troisième jour, Jean-Paul, alias Meister Komoot, nous a concocté un parcours plus riche encore en paysages dissemblables, escarpés ou gentiment vallonnés, depuis l’âpre montée matinale du col de Soubeyrand jusqu’aux soubresauts des riantes collines du sud drômois – une petite Toscane, avec ses côteaux plantés de vignes et d’arbres fruitiers, ses villages perchés, ses maisons de pierre et ses cyprès effilés. Les petites routes pleines de charme se succèdent, entre les aimables cols de Propiac et de la Croix-Rouge, et au-delà, vers les Pilles et Curnier, avant la remontée fluide vers Les Lavandes au bord du lit de l’Eygues. Mais auparavant, la merveille aura été de découvrir, en descendant du Soubeyrand puis en montant le col d’Ey, la grande plaine de Sainte-Jalle et de Saint-Sauveur cernée de monts et de barres rocheuses, un cirque splendide où cultiver est un métier et un art de vivre. 

De passage par Buis-les-Baronnies, il aura fallu compter avec un double incident mécanique, Francis pétant un câble (de dérailleur) et Marc restant en rade sur le bas-côté, pour cause de fond de jante défectueux et fauteur de crevaisons. La chance a voulu qu’un mécano du lieu, compétent et courtois, s’acquitte des réparations et permette ainsi à la petite troupe de reprendre sa route.

Le lendemain, les menaces d’orage invitent à se contenter d’une nouvelle sortie brève en matinée : le couple Cornu et Élisabeth s’abstiennent, les six autres s’offrent la longue et goûteuse ascension d’un col de proximité, celui de la Pertie, une pente assez douce encore qu’agrémentée d’un rude raidard et d’une dernière partie exigeante. Mais le propre des ascensions c’est qu’à la faveur des descentes « la joie vient toujours après la peine » (merci à Guillaume Apollinaire).

Au cinquième jour, l’heure est venue de rendre visite à notre célèbre voisin du Vaucluse, le mont Ventoux, le « Géant de Provence », dit encore « le Mont chauve », tant la végétation se fait rare en son sommet. Un mont qui n’est pas un col, même si désormais il s’affiche comme tel, car « posé sur la plaine, il ne fait passer nulle part », si bien qu’il « ne sert à rien qu’à être grimpé », comme le dit un connaisseur, l’écrivain Paul Fournel. Alors grimpons, se sont dit Anne, Franck et Jean-Marie, qui ne l’ont encore jamais escaladé, et pour une première contentons-nous de la longue montée par Sault (24 km), la moins rébarbative ! Jean-Paul et moi les escortons, tandis que les autres optent à l’inverse pour les gorges remarquables et profondes de la Nesque. Un léger vent favorable et une température douce favorisent la progression, du moins avant l’aride arête qui sépare le Chalet Reynard (un mien cousin) du sommet convoité. La tentation était forte, la satisfaction est entière. On l’avait d’abord frôlé par sa face nord, au gré des cols tendres de Fontaube, des Aires et d’Aurel, on doutait pouvoir se hisser à une telle hauteur, et pourtant cet apogée n’est interdit à personne, les cyclistes s’y pressent en foule, ils y souffrent parfois et en sont ravis toujours. Quand je pense qu’il reste à nos néophytes à découvrir les montées par Bédouin et Malaucène, j’imagine leur envie et leur impatience.

Au matin du dernier jour, les jambes sont plus ou moins lourdes, et il est raisonnable d’envisager deux options, l’une plus légère et l’autre plus substantielle. La séparation se fait peu après le très long col du Reychasset (18 km dont seuls les 5 derniers se cabrent) : la majorité se laisse nonchalamment glisser vers Orpierre et ses plaines fruitières, avant de revenir par le fort peu farouche col de la Flachière ; le trio dont je suis, avec les fringants Francis et Jean-Paul, se coltine le court casse-patte du col de Pierre Vesce, avant l’ascension du col le plus haut de la Drôme provençale, le col de Perty (1302 m). C’est là une autre merveille que cette escalade où se dessinent peu à peu des aperçus lointains sur la chaîne des Alpes, tandis que les genêts en fleurs jettent une douce lumière sur les paysages du premier plan. Au sommet, puis au gré d’une très longue et voluptueuse descente vers les plaines étagées, c’est une succession de panoramas très colorés qui s’offre au regard. Le modeste col de Peyruergue n’interrompt que pour un temps le glissando en cours qui nous reconduit à Sainte-Jalle puis dans la vallée de l’Eygues. Nous nous serons transportés dans la splendeur et la quiétude. 

Un mot pour finir : mes remerciements et ceux de Jean-Paul, qui a pris en main cette année l’organisation du séjour, vont à chacun des participants pour leur contribution à l’ambiance amicale et à l’esprit d’entraide qui ont présidé à notre séjour, lors des sorties et pendant le temps passé ensemble. Les apéros et les dîners ont permis de parfaire les relations et d’un peu mieux nous connaître. Ne comptez pas sur moi pour révéler quelque secret, mais ceci est désormais de notoriété publique : 

Elle ne pédale pas, mais elle aime chanter et danser, Catherine.

Anne ne mange pas le matin, mais à vélo elle ne donne pas sa part au chien.

Heureuse est Elisabeth, elle a découvert les bienfaits de l’assistance électrique.

Il a tantôt chaud et tantôt froid, il aime être dorloté : tel est Jean-Marie.

Marc a toujours su compter, il compte désormais sur nous.

Organisé et tatillon, Franck franchit les obstacles et parle franc.

L’art du pédalage n’a pas de secrets pour lui : Jean-Pierre est le coach qu’il nous faut.

Toujours vaillant et souriant, Francis apprend, au fil des ans, à s’abriter.

Il n’a pas son pareil, Jipépé, pour tracer de jolis parcours inédits.

Quant à l’auteur de ces lignes, le moment est venu qu’il se taise …

En prime tout de même, un tautogramme en R comme Rémuzat qui sent le réchauffé, je l’avoue, mais qui à l’image des Lavandes a un goût de reviens-y :

Rémuzat, rendez-vous réussi ! Randonneurs ravis, réjouis, rajeunis, reposés, rassérénés, restaurés : retournons-y rassemblés, rapidement, roule Raoul ! Repartons, rebondissons, revivons, rions, rêvons royalement. Randonneurs rouleurs, regardez : reliefs remarquables, raretés rupestres, rochers ruiniformes, réalités ravissantes, remontées raides, rampes réputées, rivières rarement remplies, rives rocailleuses, routes rurales … Revoilà Rémuzat, rustique ritournelle, respectable répétition, riantes retrouvailles ! 

(Redit Reynald)

Le 10 juin 2025

 

Compte rendu M 2 (22 mai 2025, Arches)

À vélo, la douceur de vivre

Après le rodage de Rhodes, qui a permis la transition entre plaine et montagne, l’occasion nous a été offerte par Gilles de prendre de la hauteur, en attendant des crêtes plus élevées encore, et de goûter à « la douceur de vivre » en Vosges, comme l’a suggéré l’enseigne du restaurant de Plombières où nous avons fait halte. La veille de cette étape de montagne, nous comptions 31 inscrits : la menace de pluie, mais non la pluie effective, nous a privés de la présence de 5 d’entre eux, des êtres de sucre, il faut croire, qui craignaient de fondre sous quelques gouttes. Ni faits de sucre, ni affligés d’un sang de navet, les 26 qui ont honoré les variantes de la sortie verdoyante, vallonnée et fleurie, concoctée par l’organisateur :

Édith ANGEL – Serge AUDINOT – Patrick BECHAMP – Marie-Hélène et Fabien BOTHIEN – Nadine CLÉMENT – Anne et Franck CORNU – Bernard CUNY – Gilles DELABARRE – Francis DUVAL – Bernard GUERARD – Jean-Marie GUILLEMIN – Jean-Claude HAZOTTE – Reynald LAHANQUE – Sylvain MEURANT – Dominique PERRET -Jean-Paul PEZEL – Patrice RÉMY – Francis ROCH – Jean-Luc ROUYER – Daniel SMALCERZ – Dominique TISSERANT – Pierre VALLOIS – Jean-Pierre VALTER – Michel VILLEMIN  

Un mot d’abord sur les abstentionnistes de la dernière heure. Bien sûr, c’est leur choix, et chacun est libre ; à ceci près qu’une inscription doublée d’une réservation au restaurant vaut engagement. J’ai donc demandé aux quatre qui avaient leur couvert à « La douceur de vivre » de s’acquitter de leur quote-part, afin de ne pas léser la restauratrice, d’autant que celle-ci avait accédé à la demande de Gilles de nous accueillir un jeudi, son jour habituel de fermeture. Quant au cinquième (François), il avait précisé qu’il s’abstiendrait de cette halte. Denis, Pierre, Michel et Fabrice m’ont déjà confirmé qu’ils comprenaient parfaitement la demande qui leur a été faite. Qu’ils en soient remerciés, au nom de la restauratrice. Mais aussi au nom de la confrérie des VVV, dont la cohésion et la bonne entente sont ainsi préservées. Et merci également à Jean-Pierre et Jean-Claude qui se sont rendus au restaurant en voiture, faute que leur beau vélo supporte l’humide.  

J’ai tout de même bien envie, en toute amitié, de chambrer l’un de nos plus acharnés pratiquants du vélo, un bigorexique de première – la bigorexie désignant le besoin irrépressible de pratiquer intensément une activité sportive, quelque chose comme une addiction compulsive. Nous en connaissons quelques heureux spécimens. La surprise, c’est qu’un bigorexique rompu aux épreuves les plus exigeantes puisse imaginer qu’il s’expose à se dissoudre sous la pluie ou que le fragile équilibre propre aux athlètes de haut niveau soit menacé par le soupçon d’une ondée. Le plus piquant, c’est qu’il en avait redemandé, de la grimpette et des kilomètres, même que Gilles s’était fendu d’un GP Plus pour lui faire plaisir. Sans aller jusqu’à faire de sa sortie un petit Paris-Nice, pour prendre un exemple au hasard … Disons que ce lion ne fut pas très léonin, puisqu’il dénia prendre le départ (vous me suivez ?). Mais personne ne doute qu’une fois soignés ses rhumatismes il nous reviendra plus fringant que jamais. Au fait, nos espions Strava ont révélé que ceux qui nous ont fait faux bond n’ont pas manqué de pédaler ailleurs le jour même. Comme quoi, vélo quand tu nous tiens, à toi on ne fait pas défaut.

Un mot maintenant sur les états d’âme des autres inscrits, présents au rendez-vous d’Arches. À l’évidence, la vidéo de Gilles en témoigne, la pluie menaçait, et un grand trouble s’est emparé de pas mal d’entre nous. J’observe, toutefois, n’avoir pas entendu beaucoup de « Qu’est-ce que nous décidons, qu’en pense l’organisateur ? », mais davantage de « Moi, je … , moi je plie les gaules, je rentre au sec, je n’ai pas envie de me faire rincer, etc. » Il a donc fallu argumenter contre les chafouins et les grognons, imposer une concertation, et faire valoir que le risque que nous prenions était somme toute très faible – outre que notre réservation au restaurant nous contraignait. Si bien qu’après un temps de flottement et sous un temps de flotte, d’Arches on s’arracha. 

Et on fit bien, sans amphibie, puisque la menace s’est réduite à une bruine si légère qu’elle fut à peine sensible, un effet de brumisateur qui nous a évité d’être en surchauffe sur les premières pentes, soyons reconnaissants. Des routes mouillées, mais pas de pluie digne de ce nom, rien que de l’humide, de la fraîcheur, de la brume sur les hauteurs, avant qu’on aille vers le mieux dès la matinée et sous le soleil l’après-midi. Comme quoi, les abstentionnistes, comme les absents, ont toujours tort. Et les présents toujours raison, qui ont hier admiré les verts paysages piquetés du jaune des genêts et des fines couleurs des fleurs des bois et des champs, qui ont apprécié le voisinage des étangs, le charme des petites routes et des villages perchés sur les hauteurs. Dont le bien nommé « La Montagne », aux rampes d’accès redoutables, ou celui plus enjôleur des « Dessus de la Rosière », un village voisin, on l’imagine à défaut de l’avoir vu, de celui des « Dessous de la fermière ».  

Sur les routes mouillées, il a fallu être très prudents, et nous l’avons été. Nous n’avons eu à déplorer qu’une crevaison, celle de Patrick Béchamp, dont je salue le retour ; et un incident sans gravité, Fabien s’étant autorisé une touchette avec la roue arrière d’Anne, et par voie de conséquence un flirt du genou avec le bitume. À l’arrivée, certains ont pris le temps d’un joyeux debriefing sur la terrasse du bistrot du coin (c’est dire que le soleil y brillait), et c’est Jean-Luc R. qui nous a régalés : un chaleureux merci à lui et à la Force verte !

Reynald, le 23 mais 2025

Et pour rappel, mon tautogramme en A de l’an dernier : Ah, allons à Arches, amis associés, accordés, altruistes ! Avançons, amateurs agiles, ambijambistes ardents, aérodynamiques, attachés aux activités alléchantes, athlètes atypiques, aux allures apparemment assez aériennes … Adonnons-nous aux ascensions authentiques, abordons aux alentours attrayants, allégrement. Avanti ! Allons arpenter assidûment abords aimables, avers admirables, amples amphithéâtres, aperçus apaisants ! Alléluia !

Compte rendu M 1 (7 mai 2025, Rhodes)

En rodage

L’an dernier, il avait fallu reporter fin juin la sortie de Rhodes, ce qui en avait faussé l’esprit. Cette année, elle est venue à son heure, et c’est heureux, puisqu’elle a été conçue par Patrice Rémy, son organisateur, comme une transition entre la plaine de mars-avril et la montagne des quatre mois suivants – « à Rhodes on se rode », avant les escalades vosgiennes,  me souffle Sylvain. De fait, on ne grimpe pas bien haut, on n’y éprouve pas le frisson des sommets, mais on ne chôme pas, on bosse, de bosse en bosse, et on cumule les mètres de grimpette. Ce qui use les gambettes. Plus ou moins, c’est selon, les 29 participants pourraient en témoigner diversement :

Édith ANGEL – Jean-Marie CAEL – Joelle et Jean-Luc CHAPELLE – Nadine CLÉMENT – Bernard CUNY –  Bernard GUERARD – Jean-Marie GUILLEMIN – Jean-Claude HAZOTTE – Guy HUSSON – Smail IDRI – Reynald LAHANQUE – Denis LEONET- Fabrice MENZIN – Sylvain MEURANT – Philippe MIDON – Jean-Louis MOREAU – Dominique PERRET – Colette et Claude PETITDEMANGE – Jean-Paul PEZEL – Gérard RÉGRIGNY – Patrice RÉMY – Francis ROCH – Jean-Luc ROUYER – Daniel SMALCERZ – Dominique TISSERANT – Pierre VALLOIS – Michel VILLEMIN  

Une bonne pensée d’abord, pour ceux qui en dernière minute ont dû renoncer, Pierre Beck, Nadyne et Guy, et pour ceux que le léger décalage du mardi au mercredi a empêché d’honorer le rendez-vous de l’étang du Stock. Et une observation : 16 des présents ont eu hier le plaisir de retrouver les charmes des Vosges du nord et des confins de l’Alsace aperçus l’an dernier, tandis que les 13 autres les ont découverts, et en ont, manifestement, été ravis à leur tour. D’autant qu’ils ont échappé à la forte chaleur et à la grosse averse de l’édition précédente. Ils ont dû, comme tout le monde, faire avec la fraîcheur et le vent de face du matin, ce qui n’a empêché personne de savourer la riche diversité des paysages, l’humble beauté des villages, la paix des étangs et des bois. 

Autre motif de comparaison, la halte au restaurant : l’an dernier, ce fut boissons à volonté, pour le grand bonheur des buveurs de bière. Une offre très rare, et peut-être fatale puisque cet établissement est désormais en liquidation ! Cette année, ce fut rôtisserie en plein air et courant d’air, hors d’œuvre, et non boissons, à volonté, comme quoi on écluse moins aux « Éclusiers », mais on s’y réchauffe à grand renfort de calories.

Nos trois groupes se sont à nouveau organisés au mieux, en trois tiers : grand parcours, le même à allure plus modeste, petit parcours. Au retour, il a fallu, comme l’an dernier, remorqué le fondateur des VVV en panne de batterie ; et attendre l’arrivée du journaliste, qui s’était égaré, se retrouvant seul et ne disposant pas du parcours. Ce qui nous conduit, au passage, à promulguer cette nouvelle règle (après celle concernant la sortie du restaurant) : avant le départ, faire le point sur ceux qui ne disposent pas du tracé sur leur compteur, et qui n’ont pas non plus noté par écrit, ou appris par cœur (on peut rêver), le détail des routes et des communes. L’an passé c’était maître Jacques, notre vidéaste patenté, qui avait subi cette avanie. 

J’en profite pour préciser que, pour des raisons diverses, celui-ci s’accorde en 2025 une année sabbatique s’agissant de la pratique du vélo. Nous serons donc privés de ses prises de vue, mais pas forcément de ses réalisations pour peu qu’on lui fournisse de la matière : photos, vidéos, images des tracés, etc. Qu’on se le dise !

Un petit jeu pour terminer : dans le texte ci-dessous, j’ai glissé 22 mots français venus d’une même langue étrangère, parfaitement acclimatés, mais dont on oublie parfois l’origine. À vous de trouver de quelle langue il s’agit (de préférence sans vous aider au préalable de Google et consorts, soyez sport) :

À la Brasserie des Éclusiers, pas d’alcool ni de sirop ou d’élixir dans les verres, mais de l’eau dans les carafes, et du sucre avec le café. Dans la salade de fruits, des morceaux d’abricot, d’orange et de banane, de quoi se flatter la bedaine. Sur la route, quelques cadors, emmenés par un caïd, qui ont fait fissa pour l’atteindre les premiers, cette halte, et faire une razzia sur les hors d’œuvre, pour le même tarif, du kif-kif, quoi. Un peu grisés par l’azur de Moselle, ces mabouls, ces zouaves : ils ont prétendu avoir vu des gazelles et des girafes dans la campagne, mais pas de cigognes, un comble. Ne les croyez pas, leur témoignage, c’est zéro ! 

Reynald, le 8 mai 2025

Compte rendu P 4 (22 avril 2025, Charmes)

La Ronde des Vosges

Pas de Paterberg ni de Koppenberg dans cette Ronde qui n’était pas « van Vlaanderen », mais au menu : le raidard de Circourt qui n’était pas si court et une côte de Thunimont que tu regrettes si tu n’y montes – deux murs auxquels ont échappé ceux qui avaient choisi le petit parcours, et qu’ils ne manqueront pas de venir arpenter en une autre occasion. Mais ils ont, comme les autres, savouré les hauts et les bas du parcours commun, délicieusement vallonné, que nous avait concocté le flahute local, Jean-Marie Cael. Gloire lui soit rendu, à défaut du petit cochon jadis offert au vainqueur, pour ce parcours remarquable qui a fait l’unanimité des 32 présents :

            Édith ANGEL – Serge AUDINOT – Jean-Marie CAEL –Nadine CLÉMENT – Franck CORNU – Philippe COSTES – Bernard CUNY – Gilles DELABARRE – Patrick DESCHARNES – Claude DIETMANN – Francis DUVAL – Denis GROSDIDIER – Bernard GUERARD – Jean-Marie GUILLEMIN – Jean-Claude HAZOTTE – Jean-Claude HURET – Reynald LAHANQUE – Denis LEONET – Sylvain MEURANT – Philippe MIDON – Jean-Louis MOREAU – Alain ORDITZ – Claude et Colette PETITDEMANGE – Jean-Paul PEZEL – Gérard REGRIGNY – Bruno RICHARD – Nadine ROESCH – Jean-Luc ROUYER – François SAGNARD – Jean-Pierre VALTER – Michel VILLEMIN

À noter : une bonne trentaine de participants, voici qui est devenu l’ordinaire de nos sorties, la rotation aidant (24 étaient présents lors de la précédente) ; la phalange féminine demeure modeste, mais pas celle des pilotes de VAE (on vieillit, on s’adapte) ; aux 32 nommés, il convient d’ajouter Michel Maddens, qui a effectué le petit parcours solitairement, faute de tenir la forme (il espère nous rejoindre bientôt, et félicite, lui aussi, l’organisateur). Il faut de même noter que la formation d’un groupe 1bis (GP à allure modérée) entre dans les mœurs, y compris pour les parcours en plaine, que ceux-ci flirtent ou non avec la montagne (près de 1600 m de dénivelé hier). Ce qui permet de découvrir plus en se pressant moins. 

Reportée d’une semaine, la ronde caelienne des Vosges a bénéficié d’un temps clément, doux et ensoleillé, et d’un moment privilégié, celui du début du printemps, quand la végétation renaissante offre toutes les nuances du vert, mêlées aux couleurs des arbres en fleurs et des premières cultures, où domine le soleil éclatant des colzas. Au gré de petites routes sans trafic, tout en courbes et en pentes, l’enchantement est de tous les instants. Les villages perchés sur de modestes collines ou nichés au creux des vallons, baignés dans la douce lumière d’avril, et comme endormis dans la quiétude : ne cherchons pas ailleurs l’image même de notre patrimoine. C’est là que bat le cœur de notre vieille civilisation, et non dans les cirques à fric fabriqués par l’industrie du tourisme. Il n’y a rien là qu’il « faut avoir vu » parce que tout est à voir, pour qui lève les yeux et consent à cette beauté simple et sage qui ne dit pas son nom. 

Notre excursion dans la plaine des Vosges a donc bénéficié d’un double « miracle », celui du retour du renouveau et de la permanence de ce qu’on appelle parfois la « France éternelle ». J’ose le terme de « miracle » à dessein, pour défaire l’illusion de l’évidence et la paresse de l’habitude. Et plus l’époque s’assombrit, plus elle nous invite à redécouvrir la saveur de ce qui nous est offert, en toute gratuité, et le prix inestimable de ce qui nous est légué. Vive le vélo, qui nous relie ainsi au monde naturel, aux œuvres humaines, aux autres et à nous-mêmes. 

Pour nous cyclistes, même à un âge avancé, il y a un plaisir de la vitesse (le mot vélo a été forgé sur celui de vélocité), et la « Ronde des Vosges » fut naguère une course où lambiner était bien sûr exclu. Mais il y a aussi un plaisir de la lenteur : le plaisir de la découverte et de l’émerveillement. Un plaisir à la fois personnel et collectif. Et c’est tout un art que d’à la fois prendre le temps de contempler et de veiller à ne pas s’isoler. La bienveillance du groupe est parfois requise, mais à la clé le gain est aussi celui d’une solidarité qui ne se dément pas. D’une cordialité qui demeure le propre de notre confrérie.

Cette cordialité se ressent en roulant, mais aussi à table et dans les conversations du parking. La halte au restaurant de Lerrain a été sur ce plan (mais aussi sur celui du rapport qualité/prix) un bon moment ; et l’occasion fournie, je récidive, de la vaseuse du jour : les cyclistes quelque peu éprouvés, il était bien normal qu’ils aient, en ce lieu, « mal les reins » (comme on dit en Lorraine). Une halte qui ne manquait pas de charmes, cela va sans dire. Tout comme le couarail du parking (de Charmes) : s’il y a bien un motif de profonde satisfaction pour ceux qui organisent ou supervisent les sorties, c’est de voir les mines réjouies des participants à l’arrivée. C’est fou ce qu’ils avaient l’air heureux, les valeureuses et les valeureux, au terme de cette ronde si ronde qu’elle aurait arrondi les angles s’il en avait été besoin !

Reynald, le 23 avril 2025

Compte rendu P 3 (1er avril 2025, Ligny-en-Barrois)

La pêche miraculeuse

Troisième sortie de l’année, toujours pas de report, pas de pluie, fraîcheur le matin, du soleil, du vent vif et glacial à volonté. Un parcours excellement conçu par David et Claude, qui ont été assez malins pour nous faire passer par Poissons en ce 1er avril. Et la pêche a été bonne, puisque leur filet a ramené pas moins de 36 créatures frétillantes au départ de la ligneuse « Ligny », soit dit sans langue de bois – je vous laisse méditer sur cette blague bien vaseuse, la vase de Poissons, en somme – ce qui fait deux contributions d’un coup au concours en cours du paludoludiverbisme, la fête !). Bref, on aurait dû être 41 au départ, mais des défections de dernière minute ont ramené la jauge à 36, une belle prise tout de même :  

Édith ANGEL – Serge AUDINOT – Pierre BECK – Francis BERTHIER – Fabien BOTHIEN – Jean-Marie CAEL –Nadine CLÉMENT – Bernard CUNY – David DANIAUD – Gilles DELABARRE – Patrick DESCHARNES – Claude DIETMANN – Francis DUVAL – Bernard GUERARD – Jean-Marie GUILLEMIN – Jean-Claude HAZOTTE – Jean-Claude HURET – Smail IDRI – Reynald LAHANQUE – Denis LEONET – Sylvain MEURANT – Dominique PERRET – Claude et Colette PETITDEMANGE – Jean-Paul PEZEL – Gérard REGRIGNY – Patrice RÉMY – Francis ROCH – Jean-Luc ROUYER – François SAGNARD – Daniel SMALCERZ – Dominique TISSERANT – Marie-Caroline TRIOT – Pierre VALLOIS – Jean-Pierre VALTER – Michel VILLEMIN

Outre la participation exceptionnelle de David et Marie (les locaux ligneux, qui envoient du bois), vous relevez le retour de Smail (le moniteur de vélo-école), apparu lors de la dernière sortie 2024, et celle d’un invité, Francis Berthier, le petit nouveau que nous avons hélas perdu en route. Par ailleurs, vous ne comptez que 4 dames (contre 7 lors des Retrouvailles) – certes, tout ce qui est rare est précieux, mais faut recruter, les filles ! Quant aux pilotes de VAE, ils ont répondu présents, trop contents d’une assistance spécialement bien venue par vent fort et montées nombreuses, ce qui tombait bien, le très beau parcours du jour étant vallonné à souhait et exposé à merveille au mistral lorrain. 

On a pu vérifier hier qu’organiser un groupe 1bis (grand parcours à allure modérée) était judicieux : j’en étais, nous étions 10, qui avons réussi à demeurer ensemble, en ménageant des regroupements réguliers au terme des grimpettes. J’ai appris que les deux autres groupes s’étaient semblablement auto-gérés au mieux, celui du petit parcours et celui des Vite-Vite-Vite. Faut que ça dure, les amis ! Seule ombre au tableau, outre la perte du néophyte Berthier, la sortie du restaurant : il est et il sera impératif de vérifier, avant la reprise, que tout le monde est prêt à remonter sur les biclous. Hier, il semble bien que les premiers coups de pédale ont été donnés alors que certains n’en avaient pas fini avec les formalités de départ. Faire ensuite du chasse-patate avec le ventre plein, ce n’est pas bon pour la digestion.

Un mot sur la découverte du jour : « le col des lacets de Mélaire » (une pancarte le précise, 356 m). Il fallait le « mélériter », a dit Jean-Paul :  telle est sa remarquable contribution au concours des jeux de mots vaseux. C’est vrai qu’il ressemble à l’Alpe d’Huez, ce col de la Petite Suisse poissonneuse, mais en format réduit, très réduit, minuscule, quoi. Mais il est bien joli, il invite à la promenade, il a, comme l’ensemble du parcours d’hier, un goût de reviens-y : on y reviendra, par temps très doux, un jour où le vent se fera oublier !

Pour ne pas terminer ce compte-rendu du 1er avril en queue de poisson, partons à la pêche aux expressions de circonstance, histoire également de conjurer la poisse – ben oui, la poisse poisseuse qui nous a accablés l’an dernier (année du record des reports). Allez, ne marinons pas (surtout pas, pédaler avec un bracelet électronique, ce ne serait pas commode), et s’il vous plaît, pas de queue de poisson lors des prochaines sorties, c’est  visqueux, c’est dangereux. Le mieux serait d’être heureux comme des poissons dans l’eau, mais sans la flotte ! Et heureux d’être toujours guidés par notre poisson-pilote (une pensée pour le capitaine Bernard), abrités par le poisson volant (une pensée pour le juvénile Denis), escortés par les gentils poissons-chats, mâles et femelles (suivez mon regard), mais préservés des requins-marteaux, des poissons-scies, des maquereaux et des maquerelles (au choix, parmi les non-VVV, cela va sans dire).

Ne me dites pas que j’ai noyé le poisson : je me suis contenté d’appâter, pour que la pêche aux participants soit plus fructueuse encore, et que vous l’ayez toujours, la pêche, hommes et femmes de caractère, qui n’avez rien à voir avec celles et ceux qui ne sont ni chair ni poisson. Je le pressens, et je m’en réjouis : vous me recevez cinq sur cinq, vous êtes tout ouïe, vous mordez à l’hameçon, votre moral n’est pas près de s’écailler, vous nagez dans le bonheur … Et comme l’a dit Jésus à Simon, après la pêche miraculeuse du lac de Tibériade : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras ».

Reynald, le 2 avril 2025

Compte rendu P 2 (18 mars 2025, Nomény)

VVV : Une Ventrée de Vent Vif

Oui, le vent : l’acteur principal de la deuxième sortie en plaine, ce fut sans conteste le vent, le Vent majuscule. On dit prendre un « bol d’air », mais un bol c’est trop peu dire quand il faut s’en manger une pleine barrique de ce vent éreintant qui a freiné, le matin, les ardeurs des 26 valeureux, avant de les propulser à grande vitesse l’après-midi – une véritable leçon d’énergie éolienne :

Michel ANDRÉ – Édith ANGEL – Jean-Marie CAEL – Jean-Luc CHAPELLE – Nadine CLÉMENT – Anne et Franck CORNU – CUNY Bernard – Claude DIETMANN – Francis DUVAL – Gilles FLOQUART – Bernard GUERARD – Jean-Marie GUILLEMIN – Reynald LAHANQUE – LEONET Denis – Sylvain MEURANT – Jean-Louis MOREAU – Dominique PERRET – Jean-Paul PEZEL – Gérard REGRIGNY – Patrice RÉMY – Francis ROCH – Jean-Luc ROUYER – Daniel SMALCERZ – Dominique TISSERANT – Jean-Pierre VALTER

La plupart des couples présents lors de la première sortie n’étant pas disponibles, c’est à la fois le nombre des participants et celui des dames qui s’en sont trouvés diminués. Mais deux invités ont été de la partie, qu’on salue et qu’on reverra peut-être (Gilles Floquart, venu une fois l’an dernier, et le Toulois Jean-Louis Moreau). Le fondateur, Gérard R., en était aussi, mais il a été contraint d’abréger sa peine (et son plaisir), pour s’être retrouvé esseulé et quelque peu égaré. J’en profite pour ajouter que nous n’avons pas été parfaits pour ce qui est de la formation des sous-groupes : se retourner et attendre demeurent difficiles, semble-t-il, les nuques sont raides et les jambes impatientes. Mais il incombe aussi à chacun d’éviter de rouler seul, en chasse-patate et au risque de sortir du droit chemin qui mène au restaurant, puis aux voitures. Bref, évitons l’éparpillement.

Il faisait bien frisquet au départ, le soleil brillait, la campagne était riante, le vent s’était levé de bonne heure … et le moins qu’on puisse dire est qu’il était en pleine forme, sûr de lui dans les montées comme dans les descentes, puisqu’on ne cessait pas de le prendre en pleine poire. Pour corser l’affaire, le parcours était aussi riche en faux-plats et en bosses que pauvre en moments de répit. Du plat, oui, on en a eu tout de même, pendant un gros kilomètre, entre Beux et Aube, autant dire entre ça fume et ça se lève (ma contribution du jour au concours du paludoludiverbisme – pour rappel, l’art des jeux de mots vaseux). Il reste que ce parcours, tout en petites routes sans trafic, en larges points de vue, en ondulations généreuses, méritait bien qu’on y produise quelques efforts. Félicitations et remerciements à celui qui l’a conçu, Bernard Cuny. 

Moi, je sais que je le referais volontiers, par une journée très douce et un vent très faible, ou par un vent amical qui se renforcerait sur la route du retour, tant il est jouissif de l’avoir dans le dos, le vent vif qui raccourcit les distances et aplanit les montées. Pour peu qu’on ait la chance de ne pas appartenir au groupe des furieux qui, à l’avant, se tirent une bourre monumentale (comme ce fut le cas hier), on goûte alors le pur plaisir de la souveraine balade. La sensation incomparable de faire corps avec les paysages aperçus et traversés à l’allure appropriée qu’ils attendent de nous, humbles et hédonistes pédaleurs. 

Deux pages d’histoire pour finir. À peine sur nos vélos, on frôle sur les hauteurs de Nomény les ruines du château de Jeanne de Lorraine, qui fut la malheureuse épouse du roi Henri III, plus attaché à la compagnie de ses célèbres « mignons » qu’aux charmes des dames. En passant, une pensée compatissante pour l’esseulée. Arrivés à Faulquemont, on fait halte au bien-nommé restaurant « Le Faucon », puisqu’à l’origine la cité s’est appelée « Falco », par référence au faucon, un rapace mythologique souvent traité en symbole de pouvoir. Nous avons donc déjeuné sur le mont du faucon, sur les hauteurs de l’ancienne cité minière, tout près du lieu-dit « le carreau de la mine ». Pour autant, nous ne nous sommes pas sentis pourvus, au sortir de table, d’un super-pouvoir, sinon de celui du vent devenu prodigieusement favorable, le dieu Éole nous accordant enfin ses faveurs.

Reynald, le 19 mars 2025

Compte rendu P1 (4 mars 2025 – Maxéville)

La lumière des retrouvailles

L’an dernier, le record de participation pour la sortie des Retrouvailles avait été porté à 30 ; c’est un cycliste de plus cette année, si je compte la présence en matinée de Philippe Costes, un invité de Pierre Beck, et celle en éclaireurs de Nadine R. et de Gilles D., inaperçus mais non pas virtuels. Mais seuls 18 des présents avaient participé à la première sortie de 2024, les autres ont trouvé de dignes remplaçants, sachant que Sylvain M. s’est remplacé lui-même, en étant obligé de troquer son vélo pour sa voiture, qui s’est faite suiveuse, la faute à une épaule endolorie, impropre à la tenue d’un guidon. Les 31 participants :

Édith ANGEL – Pierre BECK – Fabien et Marie Hélène BOTHIEN – Jean-Marie CAEL – Jean-Luc et Joelle CHAPELLE – Nadine CLÉMENT – Anne et Franck CORNU – Philippe COSTES – Gilles DELABARRE – Claude DIETMANN – Francis DUVAL – Bernard GUERARD – Jean-Marie GUILLEMIN – Pierrick HAAN – Reynald LAHANQUE – Dominique PERRET – Claude et Colette PETITDEMANGE – Jean-Paul PEZEL – Patrice RÉMY – Francis ROCH – Nadine ROESCH – Jean-Luc ROUYER – Daniel SMALCERZ – Dominique TISSERANT – Pierre VALLOIS – Jean-Pierre VALTER – Michel VILLEMIN

Le soleil était de la partie, l’enthousiasme était au rendez-vous, les gros rouleurs du début d’année (et de l’hiver) n’ont pas snobé les pantouflards, les arrêts-regroupements ont été respectés, la pause casse-croûte a été d’un excellent rapport qualité-prix, même si son décor minimaliste aurait pu être avantageusement remplacé par l’ère de pique-nique aperçue le long de la piste cyclable (bien jolie) avant le franchissement de la Moselle, qui s’est effectué sur une sympathique passerelle flambant neuf. Au moins, nous saurons que cet emplacement existe.

Vous aurez noté que la participation féminine a été remarquable : 7 dames sur 31 ; et que les pilotes de VAE n’ont pas donné leur part au chien, puisqu’ils étaient 8. Une double tendance qui devrait se confirmer. Mais la palme de la participation revient à la douce lumière qui nous a accompagné tout au long de notre balade inaugurale.

Comme, pour une raison qui m’échappe, j’ai eu envie d’agrémenter ce bref compte rendu d’une évocation de notre sortie sous la forme d’un abécédaire, doublé d’assonances en écho à chacune des 26 lettres initiales, je me sens tenu de vous en faire profiter ((voir ci-dessous).

PS : il semble que Denis Leonet ait effectué également cette sortie, sans nous trouver, pour avoir raté le départ.

Abécédaire des Retrouvailles

Allez, aérez-vous, aéro-dynamisez-vous, athlètes ailés, 

Bougez-vous, bannissez bricolage et bonne bouffe,
Cédez au cycle, convergez au Pont fleuri, calez la cadence

 Dérouillez en chœur vos dures guiboles.

En avant, c’est parti, prenez votre envol, envoyez les watts, 

Filez, les forçats, mais sans forcer, sans vous fatiguer, Gérez vos efforts, ça grimpe à Griscourt et à Gézoncourt, Hâtez-vous lentement vers les hauteurs,

Inspirez, inhalez l’air inimitable de la Petite Suisse, 

Jouissez de l’instant, la joie vient toujours après la peine.

Kilomètre après kilomètre, kif-kif la kermesse,
La lettre L est déjà là, elle prélude au M de la montée, lourde ou légère, 

Martincourt, Mamey, monts menus mais pas minables,
Non, ne les négligez pas, soyez au niveau, noblement,
Observez, ouvrez les yeux, oyez les oiseaux,
Paix sur la terre aux patients pédaleurs !

Quand vient la pause, on se sustente, sans quiche ni quignon 

Rapide repos avant la reprise, rude rampe d’Arry ou riant retour 

Sacrée grimpette ou sage sauve-qui-peut,
Tout à gauche pour les uns, tempo tranquille pour les autres, 

Utile séparation avant l’unanime union finale des vélocipédistes, 

Valeureux Vétérans, vifs et vénérables, véloces et virevoltants.

Watts à gogo, week-ends exclus,
années que ça dure, sainement, sans xérodermie ni xérophtalmie,
a pas à dire, on fait parfois le yo-yo, mais sans pédaler dans le yaourt. 

Zen, restons zen, de A à Z !

Reynald le 4 mars 2025