Par monts et par mots (31 mars)

Dernière sortie avant les départs à 8h, pour les six meilleurs mois de l’année ; passage à l’heure d’été, température d’abord hivernale puis franchement printanière, grand soleil, belle affluence, quelques 22 pédaleurs sur les routes. Le vélo comme on l’aime, dans la lumière et la douceur, avec sous les yeux les premières couleurs du printemps. Que demander de plus ? 

Quant à moi, je suis encore plus content d’être là, avec la permission de mon dur dos dolent. D’autant plus content que les jeunots et les costauds ont la bonne idée de filer bien vite à l’anglaise, un Brexit dans les règles et du premier coup réussi : à peine a -t-on mis le cap sur Maixe que les mectons s’activent sans mégoter, si bien que les pépères, les tranquillous, les tamalous peuvent pédaler peinardement tout doux tout doux.

C’est bienheureux et bien lunés qu’à Lunéville nous dévalons unis, avant le jeu du j’y vas-j’y vais à Jolivet. Puis nous sinuons vers Sionviller dont l’ascension ne mérite pas que nous criions, car à Crion on y descend. Le temps d’une pause, ça cause ça cause, et nous voici filant sur Einville-au-Jard, sans retard au Jard, au Jardin d’Eden. Il y fait si bon, tout y est si beau.Faut monter deux fois pour aller à Serres, on resserre les rangs, c’est pas si sévère, et hop nous voici, ohé nous voilà, Hoéville déjà. Pas de raison d’y demeurer, et pas de vente à réméré, même s’il ferait bon s’y attarder, à Réméré, Réméréville. 

Ne reste plus, c’est bien certain, qu’à fondre sur Cerville, qui fut autrefois Cercueil, c’était trop triste, mais ce n’est pas un cerf qui nous cueille, qui franchit la route devant nos guidons, mais un fringant chevreuil, un chevreuil et pas un cercueil, c’eût été vraiment trop triste. Puis c’est Seichamps, c’est pas si chiant, et c’est Essey et pas d’erreur, puisqu’à Nancy, enfin, nous revoici. Ni tannés ni las chez Stanislas.

Reynald