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Sages ou toqués ? (19/01)

Sont-ils toqués, les passionnés ? Sont-ils cinglés, sont-ils givrés ? Etaient-ils vraiment obligés ?
Au rendez-vous, zéro degré et vingt cyclos, cherchez l’erreur. Moitié Randos, moitié Charlots, il faut de tout pour une folie.
Route glissante appelle prudence, ils en rabattent sur la cadence.
Mais assez fous, les pédaleux, pour choisir à Liverdun la Moselle et sa brume glacée, au lieu d’opter pour le plateau ensoleillé.
Le parcours est sacré pour les caboches gelées.

Faut reconnaître qu’ils sont habiles, nul n’a glissé. Et tous se sont réchauffés, à pédaler comme des dératés, une fois la brume dissipée.
Ainsi sont-ils faits, les fondus du vélo. Même en hiver ils persévèrent. Tout à leur rêve, jamais en grève. La suite pourrait bien leur donner raison.


Ils seront prêts quand reviendra le temps clément
C’est le froid vif qui fait le prix du cher printemps.
Ce grâce à quoi la déraison devient sagesse,
Toqués, givrés, ils vont rouler dans l’allégresse.
Reynald 

PS : pour ceux qui n’en croient rien et qui rêvent de pédaler au soleil en hiver :https://www.lequipe.fr/Velo-mag/Tutos/Actualites/Ou-rouler-au-soleil-pendant-hiver/1099513

Faut que ça monte ! (12/05)

Un temps de saison, mais pourtant favorable à la pratique pédalatoire. Je compte pas moins de 19 non-grévistes, des retraités venus à point, des actifs tenus d’en faire autant. Après quelques jours d’inaction et une revigorante galette, on remet le moteur en marche (si je puis dire).

On commence par du plat de piste, le temps d’une mise en jambes salutaire. Mais heureusement cette entrée en matière ne prélude pas à un menu sans relief, comme ce fut le cas pour le premier dimanche de la nouvelle année. On va bientôt se déguster quelques côtes, de la pente goûteuse, de la montée suave. Je m’en frotte les babines, voici qui justifie enfin l’usage d’un vélo ailé, car je vous le demande, à quoi servirait de chevaucher un pur-sang si c’est pour le traiter en canasson ? Faut que ça grimpe ! Faut que ça résiste pour que ça assiste ! Faut s’avaler du dénivelé ! Finie la ouate, vive les watts !

Il est vrai que grimper parfois plus vite que son ombre, c’est enivrant ; mais remorquer ceux de l’arrière, c’est encore plus satisfaisant (je vais à eux sur mon VAE). Avant-garde ou vélo-balai, c’est le pied à tout coup. Et j’en témoigne, ça rend encore plus admiratif envers ceux qui se passent d’assistance et qui montent pourtant à des allures improbables. Désormais je les vois à l’oeuvre, les costauds, tel Amico à la sortie de Ceintrey, ou Pierre L. dans la montée de Maron : chapeau, respect ! Continuez comme ça, les amis, ne changez rien, vous êtes encore jeunes, vous : n’allez pas niveler les dénivelés !

Conclusion : soyons oecuméniques, qu’il soit ou non assisté, vive le vélo !

C’est reparti (05/01)

Ah, comme c’est émouvant, ce rassemblement de cyclistes fringants comme au premier jour, Randos et VVV mêlés, licenciés et licenciables … Car, à l’évidence, qui n’est pas déjà licencié rêve de le devenir, et de profiter ainsi de plein droit de tout l’éventail des sorties proposées par un club dûment estampillé FFCT. Qu’ils en aient l’assurance (c’est le cas de le dire), ils seront accueillis avec tous les honneurs dûs à leur rang et à leur âge, les vieux grognards de la pédale lorraine !

Eh oui, je suis bien placé pour en témoigner, on peut être à la fois CRN et VVV, tout comme on peut alterner VAE et vélo classique : c’est doublement double plaisir ! Hier, malgré le nombre élevé de pratiquants (une trentaine), on a pu rouler groupés et papoter, du moins à l’aller. Le retour fut plus dispersé, les uns tirant leur épingle du jeu, les autres s’étirant à qui mieux mieux. Certains se tirant la bourre dans la brume, d’autres s’attendant comme de coutume. La nouvelle saison est lancée, il n’y a plus qu’à dérouler. Sans dérouiller, de préférence.

Et en profitant à fond de la grande diversité des 52 sorties dominicales, sans oublier celles de quelques jours fériés, dont, bien sûr, la traditionnelle grande sortie de l’Ascension. Quant à ceux qui ont la chance d’appartenir aussi à la confrérie des VVV (ou qui vont avoir le bonheur de la rejoindre), ils piocheront à leur guise dans la carte bien fournie des 17 journées, des trois séjours d’une semaine, et de quelques excursions additionnelles (Forêt noire et Luxembourg). 

Que demander de plus, au seuil de la nouvelle année ?

Le jour de l’an

Michel André avait proposé aux réveillonner réveillés de se retrouver pour un décrassage de circonstance.

Une très bonne idée qu’il a eu là l’ami Michel, une idée si bonne que je m’y suis rendu, à son rendez-vous « en prime time » et post-réveillon. Malgré le froid et la brume.Et qui se trouvait là, ce jour, à l’heure dite ?

Je vous le donne en mille, et même en deux mille, que dis-je, en deux mille vingt. Ils n’étaient pas vingt, ils n’étaient pas dix, pas cinq, pas deux … non, non, pas deux, pas un. Personne, quoi ! Non, non, pas même l’ami Michel … (il avait terminé l’année par un oubli et il vient de commencer la suivante par un autre oubli : faut-il qu’on s’en inquiète ?).
Bref il fut vain, il fut vain vain, ce premier rendez-vous deux fois 20. Sauf pour moi qui ai eu le plaisir de rouler bien groupé avec moi-même. Les prés étaient givrés, mais je me suis réchauffé, sur mon bon vieux vélo sans assistance. Et comme c’était la troisième fois de suite que je roulais sur cette antique machine, je confirme que l’usage du VAE ne rend pas rétif aux efforts, ni impotent. Alterner les deux pratiques, c’est même double plaisir.
Allez, à un de ces jours, en 2020, lors de rendez-vous non pas vains, ni vains vains, mais divins ! Reynald 

Chronique de décembre

Quelques courageux ont roulé en cette fin d’année, en bravant la pluie, le froid et le vent. Pierre et Marc ont rendu compte de ces excursions très fraîches

Dimanche 15 décembre (Pierre) : Bilan globalement positif

Eh oui, vous aurez droit à votre compte-rendu dominical. J’ai en effet  retrouvé  Marco et Christophe au Kinépolis ce matin à 9h. La première heure s’est déroulée presque au sec, avec juste un fort vent de face. Nous nous sommes organisés, à trois il est facile de passer des relais. Après Houdelmont un petit crachin s’est mis à tomber mais il n’a nullement affecté le moral du trio. Nous étions toujours convaincus d’avoir fait le bon choix et trouvions un peu timorés nos collègues randonneurs. Après Ceintrey, le ciel nous est tombé sur la tête, ce fut assez bref, 10 minutes tout au plus. Le moral est maintenant dans les chaussettes qui sont par ailleurs trempées. Un éclair de lucidité, nous écourtons la sortie et nous rentrons directement sur Nancy. 

Dimanche 22 décembre : Parcours de l’Avent (Marc)

Petite affluence ce matin puisque nous étions 5 à braver les mauvaises conditions climatiques. En voyant qui était au rendez-vous, j’ai tout de suite compris que la sortie ne serait pas de tout repos pour moi, car il y avait des watts : Amico, Christophe, Daniel et Marc H. Après une crevaison dès le départ, nous avons bien roulé vers Toul, Daniel nous quittant à Gondreville. À Toul,  Christophe et Marc H. ont bifurqué en direction de Liverdun par la piste cyclable, alors qu’Amico et moi avons continué sur le parcours prévu. Nous n’avons pas échappé aux averses, mais la température était douce. Quant au parcours, s’il ne faisait que 65Km, il était quand même exigeant avec près de 700m de dénivelé… si bien qu’en rentrant, j’étais sec. 

Dimanche 29 décembre : La der des der (Pierre)

La fonction qui associe la température au nombre de présents à la sortie dominicale des randos est totalement inconnue. Il va falloir soumettre cette question aux spécialistes de l’intelligence artificielle, mon intelligence naturelle ne me le premettant pas. En effet, ce matin, malgré la température (environ -3°) 11 pédaleurs dont 2 avec une propulsion artificielle sont  au rendez-vous du Kinépolis, pour le prouver Gégé prend quelques photos. Un douzième, parti dont on se sait où, nous rattrape après Buissoncourt. 

La campagne est magnifique, nappée d’une légère brume, le ciel est bleu et le vent quasiment inexistant. C’est (pour moi) un réel plaisir de rouler malgré le froid. Certains décident de couper court et nous retrouvons à 8 seulement pour la pause à Hoeville. Le gel fait éclater les deux pierres, Pierre L, Marco, Franck, Alain et Dominique des VVV   filent à allure soutenue vers Haraucourt,  Varangéville et Art-sur-Meurthe. Jean-Claude, Roberto et P.   adoptons un rythme moins rapide pour boucler les 64 kilomètres prévus.

2019 se termine, vive 2020.

La chute des feuilles (8 déc.)

Température douce, ciel gris, pas de pluie, vent vif du sud-est ; seize pédaleurs au départ, dont trois adeptes du VAE (Jacques, Daniel, et moi), ce qui est une première dans les annales du club. L’avenir dira si c’est là le début d’une nouvelle ère. Ou si ceux qui rament préfèreront continuer à ramer. Toujours est-il qu’on a perdu très vite, avec leur consentement, les deux sénateurs (Gégé et Cafougnette).

Le reste du peloton a progressé groupé, les vaillants et les assistés (quel pied de n’être plus jamais largué !). Sur des routes humides et parfois sales, puis sur la longue piste du retour, qui ne manquait pas de feuilles mortes, mouillées et glissantes. Et donc, glissé ils ont, ceux qui dans un virage se sont fait surprendre : trois ont chuté, les autres ont réussi tant bien que mal à les éviter. Un bon coup de stress mais pas de gros bobos pour Michel André, Christophe et Alain Brighenti (l’homme de Vence, nouvel adhérent). 
Comme quoi aux habituels traquenards qui nous guettent, il faut ajouter les pièges saisonniers, et redoubler de prudence sur les pistes cyclables. À moins de les éviter, quand elles sont bordées d’arbres et si rarement balayées ou nettoyées. Le cycliste doit décidément se méfier de tout : même la chute des feuilles peut le faire chuter.

À noter : les barrières en bois de la piste de Brin ont été ouvertes sur l’un des côtés (sauf une). C’est provisoire, ou le bon sens l’a enfin emporté ? Quant aux nouvelles chicanes à l’entrée des villages, ou aux nouvelles bandes cyclables en ville, voici autant de motifs supplémentaires de redoubler de prudence ! 

Tous saints (1er Nov.) ?

Un temps de toux, de Toussaint, un temps à ne mouiller ni tous les saints ni tous les cycles. Et pourtant 15 paires de roues vont rouler et dérouler, sans couler ni roucouler, sous les larmes d’un ciel plombé. À l’évidence, il en faut plus pour décourager les ardeurs des rouleurs étanches.

Des petits saints, il n’en manquait pas en ce 1er novembre, sains d’esprit et sympathiques. Le Vatican en avait dépêché deux, San Marco et San Amico, l’un bien allant l’autre mal crevant, pauvre martyr d’un temps de chien. Un temps qui fit deux autres victimes, dégonflées avant que d’arriver, les saints Daniel et Roberto. On a pu aussi relever la présence de Pierre, le saint bâtisseur de parcours, celle de Saint Christophe le protecteur, de Saint Claude le brasseur, de Pierre-hic le buveur, de Saint Sébastien le voluptueux (percé de flèches, il sourit toujours). Et de même la présence du saint patron des Randos, Jean-Michel le deux en un. Sans oublier ceux qui, comme les saints Patrick et Christian, ne goûtèrent qu’à moitié l’onction céleste et qui à peine sur le pont (de Mons) s’en retournèrent bien vite en leur paroisse.

Que ceux que j’oublie me pardonnent, et se consolent : j’ai eu la sanctification trop facile. En vérité, pas un des nommés ne la mérite : voyons, ils sont sympa, mais pas saints ! Ni non plus cinglés ou simplets, faut être juste. Cette fois, je suis sincère, et synthétique : j’arrête là ma singerie du jour. Et je ferai mieux, c’est promis, à la Saint-Glinglin.

Une nouvelle page (13 oct.)

Une matinée estivale, avec un vent de sud un peu vif. Grosse affluence, quelques 25 pédaleurs, dont des vieux VVV mêlés à de très jeunes rouleurs. Une différence d’âge que j’ai ignorée pour ma part, tant je me suis senti à la fois plus très jeune et étrangement rajeuni. Un vrai miracle.Disons que pour pédaler dans la ouate, il suffit d’ajouter des watts …Les batteries n’étant pas faites pour les chiens, pourquoi se gêner quand on touche à l’automne de sa carrière et qu’on risque de se ruiner la santé au lieu de l’entretenir ? Moins de fatigue et plus de plaisir, ça ne se refuse pas.
Finie l’appréhension des forts dénivelés, des murs durs et des pentes raides. Un niveau d’assistance de plus, et hop, on est déjà en haut. Et en ayant savouré la grimpette.
C’est ainsi qu’hier le mur d’Amance n’en fut plus un … Et que le fort vent de face fut réduit à un aimable alizé.
Une remarque tout de même : un VAE, ce n’est pas une mobylette. En se contentant le plus souvent du niveau minimum d’assistance, on ne se la coule pas douce, on fait son sport. Et c’est la condition, le cas échéant, pour effectuer de très longues sorties. Ou des escapades en montagne, sans se démonter la carcasse.
Je sais, je sais que certains ne veulent surtout pas en entendre parler, même à un âge avancé. Chacun a ses raisons. Quant à moi, je tiens que c’est là une chance, et tout le contraire d’une déchéance.
Et que c’est être sage que savoir tourner la page.
Reynald 

La plaie et les bosses (29 sept.)

Dernière sortie avec un départ à 8h, première sortie de l’automne, 21 volontaires. Beau temps.Un très beau parcours, mais nettement plus long que celui annoncé : une erreur qui pourrait être imputable à celui qui avait fait la mise au net des propositions élaborées par Pierre. Et je crois bien que c’est moi qui l’avait faite, la mise au net … Mille excuses, donc, à ceux qui ont parcouru 110 km au moins et dont les proches se sont inquiétés de ne pas les voir rentrer sur le coup de midi. Bien imparfait, le secrétaire du club.

Comme l’a dit notre premier ministre à propos de feu Chirac, c’était un homme, il était donc imparfait. Comme l’ont été, imparfaits, les experts qui ont commenté le championnat du monde : ils ont pronostiqué la victoire d’Alaphilippe ou de Sagan (tant ils semblaient à l’aise), puis de Van der Poel (qui allait déposer les autres échappés quand il le voudrait), puis celle de Trentin (tant il est fort au sprint), alors que Pedersen, à la peine, ne relayait que pour assurer un podium … Les experts sont donc des hommes. Soyons indulgents.

Les Randos aussi. Qui cultivent l’esprit club. De façon imparfaite. En quatre sorties depuis mon retour de vacances, j’ai toujours roulé seul ou à deux, et une fois à quatre. C’est que je me fais vieux, et que j’ai fort peu roulé ce mois-ci. Mais tout de même. Tiens, cette pause de Clézentaine, qui a rimé avec mise en quarantaine : pas de quartier pour les deux infortunés qui tardent à remonter sur leur vélo (et le signalent), et que voici livrés au vent violent, sans abri aucun, dans un interminable faux-plat … Alea jacta est, il n’y a plus qu’à rentrer, et on connaît le chemin. Tourmenté à souhait. Après la plaie, les bosses.
Que faire devant tant d’imperfections ? Je me le demande, je me le demande, je me le demande … la solution finira bien par s’imposer. Ce qui est sûr, c’est qu’elle ne sera pas parfaite.

Moins dix (22 sept.)

Moins dix : non, ce n’est pas la température de la dernière sortie d’été. C’est le nombre à soustraire par rapport à la sortie précédente : 24 – 10. Car il me semble que nous sommes 14 au départ du RV Kinepolis. Les pistes cyclables étirent le peloton, puis l’intersection avec la route de Richardménil oblige les derniers à patienter (on ne provoque pas un automobiliste, même un dimanche matin). Impossible, donc, de recompter avant la précoce et définitive séparation. Et pas le temps d’identifier deux cyclistes dont le visage ne m’est pas familier. On se reverra. De même qu’on reverra probablement les jeunots et les nouveaux de la dernière fois.
Moins dix : c’est cette fois le nombre à soustraire du gruppetto. Autrement dit, à l’arrière, nous formons déjà un quatuor qui jamais ne reverra la dizaine d’échappés. J’ai donc eu le plaisir de combiner mes efforts avec ceux de l’inusable Gégé, du placide Jean-Paul et du véloce Patou, tout juste revenu de ses chères Corbières. Comme un seul homme, nous gravissons la côte d’Azelot, c’est notre lot. Pas de quoi rester cois à Coyviller, vu que la pente raide, on la descend. Puis nous traversons Dombasle, c’est pas de la balle. Nous virons sur Anthelupt, quelle entourloupe, bonjour les raidards ! C’est plein mont à Flainval et petit plateau avant Grandvezin. Crevés à Crevic ? Pas mèche, dites donc, un peu de respect pour le gruppetto ! Haro sur la côte d’Haraucourt, véloces à Velaine, on avance, il faut qu’on avance, Amance nous attend …
Le mur d’Amance. Faut l’éviter ? Ou léviter, en apnée sur nos pneus ? Pas question de se dégonfler : on s’y colle, on petitbraquette, et hop nous voici en haut. Amance, on voudrait que ça recommence ! La suite, c’est du tout cuit. Faut dire qu’on ne manque pas d’Leyr, et qu’à Faulx on est dans le vrai, si bien que Custines ne rimera pas avec rustines (malgré les appâts rances, des grasses locales). Plus qu’à rentrer, avec une pensée pour les dix infortunés qui jamais ne se sont retournés. Mais comme le chantait Brassens, « le vingt deux septembre, aujourd’hui, je m’en fous » … brassens le 22 septembre Reynald