Chroniques 2017

Chroniques 2017 (Reynald)

Premier janvier

Comme j’avais proposé un rendez-vous inhabituel (à 13h30), pour un jour inhabituel, j’ai tenu à l’honorer.
J’aurais pu m’y retrouver seul, et ce ne fut pas le cas.
Le plus jeune et le plus âgé des membres du club – tout un symbole – tinrent à fêter dignement la nouvelle année.
Le très jeune Guillaume et le vénérable Gégé furent donc mes premiers compagnons de route 2017.

A tous et à toutes,
Je souhaite un nouveau cycle de petits bonheurs et de grandes joies,
un nouveau tour de roue riche en découvertes,
et quatre saisons rayonnantes !

Ajouts et correctifs :
Gégé n’est pas le plus âgé du club : rendons justice à George et à Joseph. Mais il est bien celui qui, des moins jeunes, a continué de participer à nos sorties en 2016.
Au rendez-vous habituel de 9h, il n’y avait pas personne : Pierre V. avait surmonté le réveillon et, seul, il a bravé le froid.
La photo du jour :

 

La reprise (29 janvier)

La reprise, enfin… La température n’est pas caniculaire, certes, mais tout de même positive : il n’en faut pas davantage pour que 17 pédaleurs sortent de leur tanière, un peu fripés, un peu rouillés, et néanmoins contents. Encore bon que le mois de janvier 2017 comporte cinq dimanches, faute de quoi on aurait connu un mois blanc. Blanc comme neige, blanc comme givre, et blanc comme l’abstention. Un non-mois.

Je crois savoir que quelques givrés ont tout de même roulé en janvier comme aux plus beaux jours : c’est quoi leur secret ? La graisse de phoque sur le corps, l’éthanol dans le bidon, les chaufferettes dans les gants ? Une dose d’inconscience et une bonne assurance … ?

Dommage pour eux, ils ne connaîtront pas les joies de la reprise après un long arrêt, le plaisir retrouvé, et inégalable, de se propulser vers l’avant rien qu’en tournant les jambes. On finit par l’oublier, le vélo ce n’est pas autre chose que ce petit miracle : on s’assoit sur une selle, on fait tourner les manivelles, et voici que l’on se transporte soi-même, qu’on crée un mouvement dont on est à la fois l’auteur et le bénéficiaire. Et dire qu’il y a des décérébrés pour préférer chevaucher de barbares engins à moteur… Ils ne se meuvent pas ceux-là, ils sont mus ! Outre qu’ils puent et polluent. Le cycliste, lui, il est son propre moteur, il ne fait pas de bruit, il est discret, il se coule dans le paysage, il l’honore… En plaine comme en montagne, à chaque tour de pédale, il exprime sa gratitude, son effort est une offrande, sa récompense est sous ses yeux.

Il fallait bien ce petit couplet pour commencer l’année. Ce n’est pas prendre les choses de haut, c’est inviter à retrouver une saveur que l’habitude fait oublier, une valeur que la routine banalise : la vérité est que le vélo ne ressemble à rien d’autre, et qu’il est beaucoup plus qu’un sport. Allez, en 2017 on reprend la route, on oublie la routine. On retrouve les amis, on partage le plaisir d’avancer, de monter et de descendre. Et donc de jouer du dérailleur, l’instrument démocratique par excellence : quelle que soit son opinion, le cycliste s’adapte : en plaine, il roule au centre, en montagne il passe du tout à gauche au tout à droite. Comme quoi, dans le vélo, il y a même une vertu politique. Une vertu de modération, puisqu’en descente (tout à droite) il faut freiner, et qu’en montée (tout à gauche) on ne peut que ralentir.

Hier, il y avait de beaux paysages enneigés, et on a terminé la balade sous le soleil. On va vers le mieux.

Rouler dans les flaques (5 février)

Les parents, ils avaient dit : « Pas question de faire du vélo sous la pluie. Tu restes à la maison et tu fais tes devoirs, pendant que nous, nous rendrons visite à ta grand-mère ». La belle aubaine : c’est pas que je l’aime pas, la mémé, mais c’est vrai qu’elle radote, et qu’elle sent pas très bon. Alors, ne pas avoir à l’embrasser, c’était déjà un gros cadeau. Mais, en plus, en profiter pour aller quand même faire du vélo ni vu ni connu, je ne pouvais pas rêver mieux.

Le plus fort, c’est que les copains, ils ont été nombreux à faire pareil : quatorze qu’on était au rendez-vous, alors que miss Météo n’avait pas arrêté de nous seriner comme quoi le risque était grand qu’on se prenne une rincée. Les copains, je ne sais pas comment ils s’y sont pris avec leurs darons pour pouvoir sortir sous la flotte, toujours est-il qu’ils étaient là, et bien là. Faut dire qu’il y en, des parents, qui ne sont pas très regardants sur les devoirs, ils se sont faits une raison, genre : notre môme, il est pas fait pour les études ; ou genre : qui sait, c’est peut-être de la graine de champion, le fiston, alors autant qu’il s’entraîne dur au lieu de pantoufler comme une chochotte. Bref, quatorze qu’on était.

Au début, c’était pas jouasse : pas une goutte, que dalle. Pour un peu, le soleil aurait montré son museau. Mais à peine arrivés à Cerville, ça s’est mis à pluviner (mot rare, le maître il aime bien qu’on le place dans une rédac), et ensuite la flotte elle n’a plus cessé de dégringoler. Le pied ! Le plus tordant, c’est de rouler dans les grosses flaques, et je peux vous dire que des flaques, il y en avait tant et plus, et qu’on s’en est payé une sacrée tranche. Et quand en plus on peut éclabousser les potes, c’est encore plus marrant. On ne s’en est pas privé, et pour ce qui est de se marrer, on peut dire qu’on s’est vraiment bien marré. Nous nous éjouîmes de belle façon, si vous préférez (rédac).

Certes, il y en a qui ont fait leur malin en roulant sur des silex. C’était à qui crèverait le plus ; à ce petit jeu, l’Amico et le Franckie, ils ont pris de l’avance. Ensuite, je ne sais pas, je n’ai plus vu personne à partir de Mazerulles, où je me suis paumé : j’avais tellement de flotte sur les lunettes que je me suis gouré de route, et le temps de sortir du lotissement où je tournais en rond, je n’ai pas su si le peloton (ou ce qu’il en restait) m’était passé sous le nez, ou s’il traînait encore à l’arrière, à patauger dans les ornières. J’espère qu’à cette heure-ci les garnements sont tous au sec. Et qu’ils chantent tous en chœur : « les jolies promenades sous la pluie, merci papa, merci maman ! Tous les dimanches, je voudrais que ça recommence… »

Moi, mon paternel, il s’est douté de quelque chose. J’ai pris une grosse soufflante, mais franchement, ça valait le coup !

Le vélo, c’est un truc d’enfance. Pas mieux que rouler dans les flaques d’eau pour s’en souvenir.

 L’équation du jour (12 février) – texte de Pierre Vallois

Je vous propose un résumé de la sortie du dimanche 12 février 2017 sous une forme d’équation. Je vous rassure cela ne vous fera pas mal à la tête.

Donc :   12022017=(3+0)+1-1

Vous avez reconnu que le membre de droite est le codage de la date de dimanche dernier. Pour le membre de droite le « 3 » signifie que nous étions trois au départ (Marc+ Christophe et P.) Attention, ici 3 n’est pas égal à 3+0, car cette expression « 3+0 » signifie que Gégé est venu au départ, pour nous encourager.

En cours de route nous avons rattrapé Franck qui s’était arrêté pour réparer une crevaison, d’où l’ajout d’une unité. Mais, souhaitant rentrer pour midi, j’ai décidé de rentrer directement, d’où la soustraction. Je profite de l’occasion pour que mes trois compagnons veuillent bien m’excuser d’être parti sans les en avertir.

Comme quoi une équation peut aussi contenir beaucoup d’informations.
Vivement le retour de Reynald pour les envolées lyriques !

Un bol d’air (19 février)

 – Dis donc, tu ne m’as rien dit de ta sortie vélo de dimanche matin… c’était comment ?
– Frisquet au départ, gelée blanche, beaucoup de monde tout de même (une vingtaine d’amateurs). Faut dire qu’on a si peu roulé depuis le début de l’année que pour une fois qu’il ne pleuvait pas… Et puis assez vite, avec le soleil, le froid est devenu tout à fait supportable. Les routes étaient sèches, la campagne était belle, ça valait la peine de s’être levé.
– Et vous avez roulé bien groupés, comme il se doit en cette saison ?
– Oui, pendant les tout premiers kilomètres… toujours ça de pris… ensuite, je te dis pas, la foire, le grand n’importe quoi…
– La faute à qui, la faute à quoi ?
– Deux crevaisons successives, pas mal d’impatience… il y a ceux qui attendent, ceux qui repartent en arrière pour aller chercher les attardés, ceux qui n’attendent pas, ceux qui en profitent pour prendre de l’avance de peur de ne pas suivre le rythme des fois qu’un regroupement s’effectuerait … Et ceux qui immanquablement relancent l’allure, qui foncent, qui se défoncent, quoi qu’il arrive. La foire d’empoigne !
– Si je te suis bien, tout cela rend impossible un regroupement général, non ?
– Bien vu. D’autant qu’il y a des zozos qui vont tout droit quand il faut tourner à gauche (avant Cerville), ou qui tournent à gauche quand il fallait aller tout droit (à la sortie de Moivrons) … Et quand ils rejoignent le bon itinéraire, ils te demandent : « t’es sûr que c’est le parcours ? »
– Mais le parcours, ils ne l’étudient pas la veille, carte en mains au besoin ?
– Tu rigoles ! Trop fatigant, chacun compte sur le voisin, et comme le voisin … tu vois ce que je veux dire…
– Mais au moins, quand des groupes se reforment, vous parvenez à rouler ensemble, en vous entraidant…
– T’es vraiment naïf, mon pauvre… je ne dis pas que ça n’arrive pas, mais cette fois c’était pas le bon jour, y a pas eu moyen…
– Finalement, ce que tu retiens de cette sortie, c’est le gros bazar ou le bon bol d’air ?
– Les deux !  Mais j’ai comme une préférence pour le bol d’air…  De ce côté-là, il n’y a même pas à demander, t’es jamais déçu, c’est gratos et toujours à disposition… Suffit de respirer et de pédaler tranquille.

 Ecovélo (26 février)

Dernier dimanche de la longue série des petites sorties hivernales, avec départ à 9h. La semaine prochaine, avec le mois de mars, on partira à 8h30 (gare aux distraits) et on rallongera, en attendant les vraies sorties de 4h à partir d’avril.
Attention : prendra effet au mois de mars la nouvelle directive européenne sur la sauvegarde des énergies durables. Conséquence : les utilisateurs de véhicules à deux roues non motorisés devront lutter contre le gaspillage en roulant de façon raisonnée… C’est-à-dire que nous cyclistes du dimanche aurons obligation de rouler groupés ! Ceci afin de réduire l’action de la résistance de l’air sur les organismes en mouvement. De l’éco-cyclisme, en somme.

Vous me suivez ? L’irresponsable fantaisie à la française, c’est fini ! Les jeunes survitaminés et les vieux toqués devront veiller à la cohésion du groupe, en abritant les moins favorisés et les plus raisonnables ; en les poussant, au besoin, dans les côtes ; en leur prodiguant des paroles de réconfort ; en leur apportant bidons et nourritures aussi souvent que nécessaire…
Une vraie révolution ! On va voir ce qu’on va voir. Toute ressemblance avec les promesses électorales serait purement fortuite.

Après cet indispensable préambule, un mot sur la sortie du jour. Du soleil ! Un franc soleil, à n’y pas croire ! Des routes sèches, pas les plus géniales de la région, mais propices à l’exercice du vélo : du plat, du non-plat, du vent de face, du vent de côté, du vent arrière. Aucune crevaison. Un dénivelé non négligeable (+ 700 m). Beaucoup de monde au rendez-vous, plus quelques-uns croisés en route (Nono et Jacques, qui ont raté le départ, plus Franck, pas croisé du tout, vu qu’il nous a attendus là où on ne passait pas). En tout 23 pédaleurs (survitaminés ou non), qui ont tantôt roulé de façon écologique, et tantôt de façon fantaisiste (voir plus haut). Très fantaisiste. Le besoin d’un capitaine de route continue de se faire sentir : comme le président préside à l’arrière, un patron à l’avant serait le bienvenu. Que les candidats se fassent connaître ! En ces temps de vote par défaut, le premier qui se déclarera sera élu triomphalement.
A dimanche, 8h30, tous groupés sur nos écovélos !

Vélo fictif (5 mars)

La mode est aux emplois fictifs. Cette mode est contagieuse : désormais, sous n’importe quel prétexte, le cycliste du dimanche matin fait valoir son droit de retrait. Il s’abstient, il déserte, il chôme, et tout cela aux frais du contribuable. Je veux dire de ceux qui contribuent à la survie du club. Ceux qu’une vague menace de pluie n’effraie pas et qui font un emploi réel de leur cher vélo.

Et au train où vont les choses, le cycliste fictif du dimanche, c’est un retrait en espèces qu’il va bientôt exiger. Pauvre France ! Tiens, c’est cela qu’il faudrait proposer à qui vous savez : un retrait, mais en espèces, il y a des chances qu’il ne cracherait pas dessus.

Bref, ce matin, nous étions tout de même dix à faire du vélo réel, et à braver non la pluie (pas une goutte de toute la sortie) mais le vent, pas fictif pour un sou. Le général Gégé, en reprise après sa chute domestique, et le colonel Max, d’astreinte et donc tenu de ne pas s’éloigner de Nancy, ont pris des raccourcis, tandis que les autres se sont mangé le vent et les rafales du parcours complet : le fringant Marcel, l’explosif Christophe, Amico-la-plaque, Pierre-le-chrono, Marc-le-dabe, le très jeune Guillaume et le moins jeune Eric, tous deux en reprise et à la peine, comme moi-même pour qui la grande forme n’est pas pour demain, si j’en crois mes chétives sensations.

Le vent, il n’a pas cessé de nous tourner autour, de côté et de face le plus souvent, et si rarement de dos, le salopard. Heureusement, comme la nouvelle directive européenne était entrée en application (je vous en ai touché un mot la semaine dernière), on a tenu à économiser nos énergies cyclistes, en nous abritant les uns les autres, et comme l’on pouvait. Il a fallu s’accrocher, mais le cycliste réel, lui, il s’accroche !

Par ailleurs, le fait est que le soleil l’a assez vite emporté sur les nuages, et qu’il nous a mis du baume sur les mollets. Cela ne fait pas avancer plus vite, mais dans la lumière on se sent mieux.

Dimanche prochain, au lieu de mariner dans votre plumard, amis randos qui êtes en perdition, faites un emploi non fictif de votre cher biclou. La France vous en sera reconnaissante.

Prélude (12 mars)

Enfin une matinée ensoleillée, bien fraîche d’abord, puis tout à fait douce. Un prélude aux belles journées qui nous attendent, et qui avait attiré, si je compte bien, quelques 18 amateurs, pour une sortie qui s’est en réalité effectuée à 16, puisque Gérard, qui souffre encore de son épaule, et Jean-Claude H., qui devait rentrer tôt, nous ont abandonné assez vite. Mais quand je dis 16, ce fut pendant un court instant, puisque le groupe présidentiel s’est aujourd’hui formé très tôt. C’est donc à 12 que nous avons roulé.

Quand je dis à 12, ce fut non pas tout le temps, mais parfois, au gré des bosses nombreuses du parcours, d’une crevaison après la pause d’Houdreville, et jusqu’à ce qu’à Frolois une majorité opte pour un retour moins urbain que celui de Pont-à-Vincent, Neuves-Maisons, Brabois, en préférant descendre sur Méréville pour aller chercher les pistes des canaux. Ce scénario est lui aussi un prélude. Un prélude à ce que sera la saison 2017 : 2 groupes qui se forment très vite, puis à l’avant des sous-groupes, aux allures différentes, qui se retrouveront ou non. Au moins nous verrons-nous au départ. Et pendant toute une journée lors du 200 de l’Ascension.

Ce qui donne, sur ce plan, son caractère de prélude à la sortie du jour, c’est évidemment la présence de bosses nombreuses et parfois bien pentues. Je récapitule : les bosses de Flavigny (longue), de Lemainville (gentille), d’Haroué (plus vache), d’Affracourt (raide), de Houdreville (traîtresse), de Xeuilley (sournoise), de Frolois (la pire), de Brabois (du classique) ou de Méréville (sainte-nitouche) … Un honnête menu. Mais il y aura plus difficile. Et comme les plus rapides d’entre nous répugnent à monter tranquilles, tandis que les plus lents ne peuvent grimper plus vite, des groupes et des sous-groupes nous aurons, immanquablement. Il faut se faire une raison : il y a ceux qui avancent à vélo et ceux qui avancent en âge.

Outre que ce fut, somme toute, une sortie bien agréable, dans cette lumière légèrement tamisée qui baignait les collines du Saintois, j’ai appris un nouveau mot, grâce à Nono, qui m’a annoncé que les jeunots du club, à peine rattrapés, allaient recommencer à « chabler » … Autrement dit, à rouler vite (patois lorrain). Donc, quand un gaillard vous mettra une mine, n’ayez pas la « latche », dites-lui plutôt :

« Arrête de chabler, gros, ou tu vas péter une durite ! »

PS : six Randos ont participé à la première sortie VVV, sous le soleil, Amico, Marcel, Christian, Gaby, Philippe et moi. On était 21 en tout. Ceux qui souhaiteront des précisions sur la prochaine sortie (jeudi 23 mars) me le diront, et je les ajouterai aux destinataires du message que j’enverrai quelques jours avant.

La bruine n’arrête pas le pèlerin (19 mars)

Un mot rapide, histoire de chambrer à nouveau les poules mouillées qui restent au sec : certes, on a eu un peu de bruine au début : « Et alors ? », comme dirait l’autre, on n’est pas en sucre ! Les absents mériteraient bien de se faire tailler un costard… et gratuit, le costard ! Mais passons, c’est ainsi, il n’y a plus de moralité publique, et tout le monde n’aime pas l’humidité.

Heureusement qu’il y a des fondus pour ne pas cracher sur le crachin : une bonne douzaine de pèlerins pendant l’essentiel du parcours, après la rapide défection de Jacques P., électrique mais pas étanche, et l’isolement (consenti) de Max dès la première grimpette (dommage, c’était pourtant la fête à la grenouille), et avant que Franck ne nous retrouve, assez tardivement.

Il y avait là GG-le-jeune (Guillaume Gebel, à ne pas confondre avec Gégé l’aîné, 57 ans d’écart, ça compte), son oncle Nicolas et le presque aussi jeune Jérôme, quelques burinés comme Marcel, Gaby, Pierre V., Marc et moi-même, et aussi des licenciés de plus fraîche date, Olivier, Alain, Pierre (Lemoine) et Eric.

Pierre (Valois) nous a refait le coup de la crevaison lors du RV, ce qui nous a convaincus de ne pas emprunter la RF des Six bornes, qui risquait d’être bien sale. Et d’opter pour une descente sur Laxou et Villers afin de rejoindre Maron sur du bitume plus propre. Résultat : avec la montée initiale jusqu’à la passerelle, puis la côte du vieux Villers (passage à 11%) et la montée de Sexey-aux-Forges, mon compteur m’a donné + 500 de dénivelé pour les 20 premiers km. Une paille ! Séquence pendant laquelle la bruine a eu le bon goût de nous éviter la surchauffe. Ensuite, la bruine a cessé et les grimpettes également (seulement + 320 m pour les 64 km suivants). Et le plus souvent un bon petit vent favorable nous a propulsés gaillardement.
Désolé, donc, pour les poules mouillées : cette sortie, ce n’était pas une bonne idée de la rater.

Personnellement, je me suis un peu traîné à l’arrière : la faute à la fatigue, non pas due au vélo mais à un sommeil calamiteux, depuis bien des semaines. Aussi, si vous avez un remède vraiment efficace à me conseiller, n’hésitez pas, je suis prêt à tout essayer. Mais les trucs du genre mélatonine et valériane, ou autres tisanes aux plantes miraculeuses, ce n’est pas la peine, ça ne marche pas sur moi. Je suis au bord de tenter la bouteille de whisky ou de rhum sur la table de chevet. Mais serait-ce bien raisonnable ?
Reynald

PS : je serai absent dimanche prochain (mon petit-fils, 9 mois, me réclame à Bruxelles) ; mais ce jeudi, 23 mars, si la météo est favorable, les VVV feront leur deuxième sortie (voir le programme que je vous avais envoyé).

De l’Audax, toujours de l’Audax (25 mai)

Quelques mots sur « le 200 » d’hier, 25 mai 2017 (photos cliquez ici), et un coup d’œil dans le rétro :
Personnellement, j’ai découvert le « brevet Audax » des 200 km en 1993, année de mon adhésion au club des Randos (et du début, tardif, de ma « carrière cycliste »). Année au cours de laquelle j’ai compris également qu’on pouvait faire des sorties de plus de 100 km ! Avec des pauses régulières, un arrêt petit-déjeuner et un arrêt repas sur le coup de midi, c’était presque un jeu d’enfants, même pour un néophyte. Pas d’appréhension, donc, les années suivantes, mais un plaisir à chaque fois anticipé, puis effectif. Même si au gré de la météo, ce fut parfois plus galère que dessert. Orages, pluie continuelle, neige sur la route des crêtes, ou soleil cuisant, on a fait le tour des possibles au fil des années. Une riche expérience, typiquement cycliste.

Le plus souvent, la distance était légèrement supérieure à 200 km, et l’allure plus élevée que les 22,5 km/h réglementaires. Pas rare qu’elle fût plutôt de l’ordre de 25 km/h. D’après mes archives, le « 200 » de 2006 a été le plus long : 236 km ! A l’inverse, celui d’hier aura été le plus court : 186 km. L’âge du peloton augmente, la distance du parcours diminue, les sommets franchis sont moins élevés… Tendance inéluctable ? Probable, mais on peut se dire aussi que nul n’est à l’abri d’un coup de jeune (on se rassure comme on peut) et qu’avec une bonne préparation, chacun aurait pu se hisser, une fois encore, au Champ du feu, au Hohneck ou au Grand Ballon. Disons que nous y retournerons.
Hier, en commençant par « la route des mille bosses » et en revenant par une route elle aussi bien bosselée, on a fait essentiellement du dénivelé en plaine : d’après mes calculs, seulement 650 m au cours des deux ascensions du jour (le col de Surceneux et la longue côte de Liezey) et tout le reste (1300 m) au gré des pentes du toboggan.

L’équipée a rassemblé 17 pédaleurs, tous licenciés au club : cette année, pas d’invité occasionnel ou habituel. Dommage. J’en connais qui hésitent désormais à se lever de grand matin, d’autres sont des retraités qui prennent des vacances (je vous demande un peu). Mais il faudra faire savoir que le club n’a pas fermé ses frontières. Pas question de se recroqueviller entre soi !
Quant au parcours et aux pauses restauratrices, il faut savoir gré au grand Nono d’avoir fort bien fait les choses : une abondance de petites routes peu fréquentées, forestières et autres, des routes buissonnières, en somme, presque dépourvues d’engins motorisés, et des haltes rustiques bien jolies, l’auberge de la Cholotte, en pleine nature, et celle de Liezey, avec son immense terrasse, un charmant balcon sur la vallée et le village. Une bonne et belle adresse. Quant au très beau temps dont on a bénéficié, je ne doute pas que Nono, alias le pèlerin de Compostelle, y soit pour quelque chose : pour invoquer les faveurs du Ciel, il s’y entend.
Il nous a même ajouté une petite note d’humour, notre pèlerin : en nous faisant emprunter la piste cyclable du côté d’Anould pour éviter le trafic routier, en allant un peu trop loin sur cette belle piste toute neuve, et donc en devant revenir jusqu’à l’embranchement du défilé de Straiture, par la route, cette fois… Une excellente manière de nous faire comprendre la différence ! Car la preuve en a été apportée : on n’a croisé aucune voiture sur la piste cyclable.

Plusieurs d’entre nous peuvent aussi remercier le docteur Gaby, pour sa démonstration d’étirement, après les 117 km de la matinée : efficace, vraiment, si j’en juge par les bonnes jambes qui m’ont porté après le repas. Technique à populariser. Comme navigateur, Gaby GPS n’est pas encore totalement au point, mais comme coach sportif, je lui tire mon chapeau.
Au chapitre des remerciements, il faut ajouter ceux qui reviennent aux deux occupants de la voiture suiveuse, qui nous ont rendu l’escapade encore plus confortable.

D’autres que je ne remercie pas, ce sont les énergumènes qui ont cru bon de nous agresser (verbalement) au motif qu’on risquait de gêner la course cycliste rencontrée en chemin. Comme quoi on peut être « sportif » et fort mal embouché. De même qu’on peut être sportif et tricheur. A ce qu’il paraît. Nous, au moins, on ne triche pas avec nos vieilles jambes (pardon pour Jérôme, qui a l’âge de notre nouveau président, et tout un avenir cycliste devant lui) : on fait avec, on ne s’en tire pas si mal, ça couine un peu parfois, mais quel pied ! Pourvu que ça dure…

La pelle du 18 juin

Quatre pédaleurs lors du RV, alors que le temps est splendide et la balade prometteuse : en ce dimanche 18 juin, le club a pris une pelle ! Jamais vu une chose pareille. Il faut croire que se sont combinés de multiples et très divers motifs de manquer cette dernière sortie printanière, une sortie en réalité très estivale. Gégé reparti dans la Drôme, Christophe retenu au boulot par une journée Portes ouvertes, le benjamin Guillaume qui passe le bac, Marc opéré du genou, Marcel participant à l’Ardéchoise, les pères dont c’était la fête, les électeurs qui craignaient de rater l’urne, les fêtards affligés d’une panne de réveil… etc. etc.

Le fait est qu’au RV de Marcel-Picot seuls se sont présentés Jean-Claude H., Patrick, Jacques et moi-même, rejoints un peu plus loin par Nono. Mais comme trois d’entre les cinq devaient être rentrés très tôt, ils ne furent bientôt plus que deux (deux, vous avez bien lu) pour accomplir le parcours complet. Patrick et moi. Au début, nous avons profité de l’abri procuré par les deux adeptes du VAE (Jacques et Nono), mais bien vite nous affronterons le vent d’est à la seule force des jarrets. Étrange, tout de même, d’effectuer à deux une sortie club par un beau dimanche de juin… Même si l’avantage, c’est que deux cyclistes qui s’entendent bien se gardent de tout excès de vitesse et de changements de rythme intempestifs. Les 114 km (pour moi) du parcours auront été une aimable partie de campagne.

Quelques notations glanées en cours de route. De Nomény à Mailly, on roule entre deux bordures de coquelicots, le rouge des fleurs côtoyant la blondeur des champs de blé, de seigle et d’orge. Souvenirs d’enfance. Après Mailly, des travaux d’été, un peu de gravillons, mais rien de méchant. De Solgne à la route de Silly, l’inconvénient c’est la route de Metz très fréquentée. Ensuite, à l’inverse, des petites routes champêtres qu’on fréquente rarement, comme toutes celles qui vont suivre, et c’est bien là l’avantage de partir parfois dès 7h30. Quelques courts raidillons, du 10% qui ne résiste pas à notre bonne humeur. A partir de Longeville, c’est du plus classique, avec la montée vers Bouxières-sous-Froidmont. Mais dans tout ce secteur, même constat que par le passé : l’absence de pancartes. Comme des natifs de Cherisey nous l’avaient dit un jour : pas besoin de pancartes, nous, on connaît !

Au retour, on essaie de repérer la nouvelle piste cyclable qui devrait relier Pont-à-Mousson à Custines : visiblement, elle n’est pas encore complète. Mais on a vérifié qu’il y a bien un beau ruban tout neuf entre Dieulouard et PAM. Ensuite, il faut attendre Millery pour emprunter un secteur cycliste achevé, qui conduit près de Custines (avec une courte interruption). C’était le moment ou jamais d’en profiter au mieux : aucune barrière n’y a déjà été posée.

Dimanche prochain, je serai absent : le peloton est donc menacé d’être réduit de moitié. Amis Randos, gardez-vous de laisser le Patou des Corbières rouler seul. C’est flatteur, certes, de représenter le club à soi seul, mais est-ce vraiment souhaitable ?

A fond la forme ! (13 août)

Retour aux affaires pour moi, après des vacances normandes, très vertes, assez fraîches et même un peu humides. Transition toute trouvée en terre lorraine : pour se rendre au RV de 7h30 hier matin, il faut mettre l’imper (ou le ciré), puisqu’une petite bruine a pointé son museau. Comme on dit en Normandie, « La pluie ? Rien à cirer ». Autre blague locale offerte aux touristes : « On a eu du beau temps, c’était un jeudi ».

La question qui me vient alors que tombent les premières gouttes : y aura-t-il des amateurs par ce temps frais, pour cette mienne reprise, après plus de trois semaines d’arrêt ? Ma dernière sortie c’était le 20 juillet au départ d’Haroué, par un temps très gris, même que les six courageux du jour avaient pris une bonne drache en matinée, avant que le soleil ne s’impose : faut dire que c’était un jeudi !

Eh bien, oui, nous voici pas moins de neuf au rendez-vous : même Gégé, qui craint pourtant l’humidité, est là, de même que le convalescent Marco et le Patou revenu des Corbières, plus Jean-Claude, Guillaume (Losfeld), Christophe, Gaby, et Marcel (de retour des Alpes). En fait, il ne pleut déjà plus. Très vite, on enlèvera les impers. Plus tard, la bruine sera si fine qu’on ne les remettra pas, et je ne serai pas le dernier à apprécier à sa juste valeur l’effet de brumisateur dont on bénéficiera continûment dans la seconde partie de notre longue sortie. Une vraie gâterie. Comme quoi, si la bruine n’existait pas, il faudrait l’inventer !

L’autre question du jour pour moi, c’était : combien de temps vas-tu tenir après une aussi longue interruption ? Résolution : rester dans les roues, pédaler en dedans, ne pas donner un coup de pédale de trop, laisser les costauds s’ébrouer dans les côtes… C’est ainsi que la pause est atteinte (du côté de Réchicourt-la-Petite) sans la moindre alerte. Ensuite, les quatre plus pressés auront la bonne idée de se faire la belle, si bien qu’à l’approche de Blanche-Eglise (le point le plus éloigné du jour), c’est dans le confort du gruppetto que le retour s’amorce : Gége, Jicé, Patou, Marco, que voici de bons compagnons pour revenir de cette humide et bien agréable escapade en Moselle ! Le tempo sera raisonnable, on va se relayer, les embruns nous épargneront la surchauffe… que demander de plus ?

Tant de bonnes conditions réunies font qu’au lieu d’avoir des jambes de plus en plus lourdes, j’aurai personnellement la socquette de plus en plus légère, sur le plat comme dans les côtes. Un pur plaisir, et non pas la galère redoutée. Un peu étrange, même, mais je le jure, je n’ai rien pris d’illicite ! Que du cidre et du pommeau (apéritif à base de jus de pommes et de calvados). Et le bilan, c’est à mon compteur : 119 km, près de 1000 m de dénivelé (et une moyenne approchant les 26,5 km/h, alors qu’on a parfois musardé). J’ai idée que la fin de saison sera jouissive. Qu’il fasse soleil ou qu’il bruine.

Un mot de plus : pendant quelques kilomètres, ce sont 12 Randos qui ont roulé ensemble, une fois établi le contact avec les frères Collard et Jean-Marie B. qui nous avaient devancés, et avant que ceux-ci ne choisissent de rentrer plus tôt au bercail. Nul doute qu’avec le soleil revenu, nous serons encore plus nombreux demain, pour fêter sportivement le 15 août (et si Météo France n’exclut pas le retour de « pluies éparses » entre deux éclaircies, ne vous laissez pas intimider).
RV parc des expos à 8h.

Soleil et feu d’artifice (15 août)

Mardi 15 août (fête de l’Assomption) :
Après la grisaille et la bruine de dimanche, grand soleil, belle lumière et feu d’artifice final ! De vrais petits veinards. Douze heureux pédaleurs, les mêmes que dimanche moins Guillaume, Gaby et les frères Collard, mais plus Bernard, Yves, Jérôme, et en cours de route Patrick Corne (qui espère cette fois renouer durablement avec le vélo).

Une belle matinée d’été, avec vent favorable pour commencer, mais quand la route pique au sud, on sait à quoi s’en tenir sur ce que sera le retour : un peu plus musclé. Qu’à cela ne tienne, l’euphorie estivale nous propulsera. Les vaches nous regardent passer d’un air attendri, c’est très encourageant. Les moutons ont mieux à faire, on les comprend. Christophe se lance dans un long argumentaire sur la Kia hybride : on ne demande qu’à le croire, on retient qu’avec les primes à l’achat, ce pourrait être une bonne affaire. L’hybride, c’est précisément ce qu’on pratique à ce moment-là sur nos machines : huile de genou et énergie éolienne.

Bref, ça baigne, et quand vient le moment d’affronter durablement le vent de face, on s’organise, on s’attend, on a le plaisir d’exercer sa force. Le groupe présidentiel a coupé au court, plus loin Jicé choisira d’aller droit sur Drouville plutôt que de se coltiner le détour par Serres. De même, Patrick C. abrégera le séjour dans la centrifugeuse. Et à l’approche de Serres, on voit les quatre costauds qui se sont détachés oublier de prendre la route de Drouville. Un classique chez « les têtes dans le guidon ». C’est ainsi que le peloton s’est réduit à trois unités (Gégé, le Patou et moi), avant que Marcel ne nous rejoigne (il s’est avisé de son erreur).

Et voici que sous nos yeux incrédules se prépare le grand feu d’artifice final… une imposante masse de nuages bleu nuit, bientôt striée d’éclairs, a soudainement envahi l’horizon. Le vent s’est encore renforcé, il risque de chasser l’orage qui se prépare et de nous faire manquer l’apothéose. Ce serait dommage. A Haraucourt, Gégé et Marcel mettent le cap sur leurs chaumières, tandis que le Patou et moi-même choisissons d’achever le parcours complet (en allant droit sur Varangéville).
Ce qui s’est alors passé pour les autres petits veinards de cette belle matinée d’été, je ne puis rien en dire. Mais quant à nous deux, en voici un résumé : à peine sortis du village, nous sommes cueillis par des rafales monstrueuses, qui nous clouent quasiment sur place et tentent de nous pousser au fossé. Les éclairs redoublent, le tonnerre gronde, de grosses gouttes cognent sur les casques, et puis… et puis le ciel déverse enfin ses flots. Inondés nous sommes, balayés, brinquebalés, alors que la visibilité s’est de beaucoup réduite, et que les bourrasques ont transformé le faux-plat en une véritable ascension. Malgré tout on progresse, on mouline, on envoie de l’eau, la descente sur Varan n’est plus très loin. Pas question de s’abriter, ce serait de la pure dégonfle !

Vous l’aurez compris : on a pris un pied géant ! Pas connu ça depuis l’enfance, quand on faisait exprès de se prendre des trombes d’eau sur le paletot et de rouler dans d’énormes flaques. Je l’ai toujours pensé, le vélo c’est un truc d’enfance. Et donc le meilleur remède pour ne pas vieillir trop vite.
Aussi, le Patou et moi, c’est fou ce que ça nous a rajeunis, et réjouis, ce grand feu d’artifice final. Je ne doute pas qu’il en a été de même pour nos compagnons.
En plus, pour une deuxième sortie après la reprise de dimanche, les jambes ont tenu bon. Un peu raides, mais vaillantes. Au compteur, 105 bornes, plus de 800 m de dénivelé, et une arrivée presque ponctuelle.
Vive le vélo, on ne le dira jamais assez.

Crever ou ne pas crever (20 août)

Partir, c’est mourir un peu. Partir à vélo, c’est crever parfois. Et pédaler souvent, c’est crever à coup sûr. Si bien qu’aucun habitué du vélo ne peut prétendre y avoir échappé. Tous nous avons crevé et tous nous crèverons encore. Aussi longtemps que nous roulerons sur des pneus crevables, nous crèverons. Ce qui me rappelle le slogan fort bien vu d’un antique réparateur de pneus : « Vous pouvez tous crever !!! » (Voir la pièce jointe).
A quand les pneus pleins, légers, aussi confortables qu’increvables ? Allez, les « startupers », remuez-vous les méninges, inventez-nous ça, le créneau est prometteur. Le caoutchouc, c’est aussi ringard que le pétrole. Il est grand temps de passer à l’éco-pneu, au pneu durable !

Vous l’avez compris, la sortie du jour ne fut pas exempte de crevaisons. Sous la bruine (dimanche dernier), sous l’orage (le 15 août), aucun pneu ne s’était dégonflé. Par beau temps, mais sur une chaussée encore humide des averses de la nuit, c’est fou ce que les silex se collent à la gomme. Christian fait les frais d’une petite pierre à peine la balade commencée, et à mi-parcours c’est Pierre qui s’y colle (mouais… j’ai déjà fait pire comme jeu de mots). Anecdotique ? Pas du tout : vu qu’on a un peu plus de 100 bornes à se taper, faut rattraper le temps perdu – car on a beau avoir la paluche habile chez les Randos, changer une chambre ça prend du temps, beaucoup de temps parfois.

Donc, une première fois, on accélère, on met la gomme (mouais…) Rouler en-dessous de 35 km/h, ce serait lambiner. Et la seconde fois, on en remet une couche, puisqu’on a tout perdu du retard qu’on avait à peine comblé. C’est ainsi qu’une aimable partie de campagne se transforme en course de catégorie Z : Z comme « z’en peux plus », z’en peux plus d’essayer de m’accrocher à la roue des « crevards », des bouffeurs de bitume, des forcenés du chrono.

Dans ce cas-là, une seule solution : arrêter de se crever la couenne, ralentir, faire baisser le cardio. S’en remettre au gruppetto. Le gruppetto Corbières-Champagne, le Patou et moi si vous préférez, un piccolo gruppetto, vu que les autres postulants, ils avaient depuis belle lurette tourné casaque. On se contente d’un petit 30 km/h, ce qui est tout de même plus raisonnable, et beaucoup moins crevant.
Du même coup, je ne peux rien vous dire des dératés qui se sont bougé la carcasse (ils étaient 9), ni de ceux qui avaient choisi d’en faire moins (ils furent 5). Je ne sais pas non plus si les uns ou les autres ont récidivé en matière de crevaison. C’était le bon jour en tout cas, autant en profiter.
Moralité : on ne meurt qu’une fois, mais on peut crever souvent.
Reynald

 Mirabelles et groseilles (27 août)

Ce qui s’annonçait : dernière grande sortie 2017 (départ à 7h30), « rares averses » selon Météo-France. Deux raisons pour ne pas se lever ? Peut-être… Des raisons insuffisantes pour les 9 bienheureux du jour, qui se sont levés, et qui ne l’ont pas regretté : temps doux, vent discret, routes tranquilles, bleus horizons et campagne verdoyante. Une sortie estivale comme on les aime, longue et vallonnée, où le plaisir et l’effort se conjuguent au mieux. Selon mon compteur, 121 km et 1228 m de dénivelé, sur un tempo allègre et bien supporté par tous.

Certes, on s’est parfois perdus de vue, mais toujours retrouvés : c’est que pour Ochey (après Thuilley), il y avait la voie directe, la route des mirabelliers (le long de la base aérienne), prise par Gérard, Guillaume, Amico, Marcel et moi, et la voie indirecte, celle des deux grands côtés du triangle, empruntée par Pierre, Christophe, Marco et Gaby. Ce qui va générer chez ces derniers un peu de trouble, au point qu’ils auront la gambette trop molle pour nous rattraper avant la pause de Vannes… Une plaisanterie à moitié appréciée. Rien de dramatique, toutefois, et je dirais même : un gain de fluidité pour chacun des groupes, une facilité plus grande à trouver le bon tempo.

Autres péripéties : du côté d’Uruffe, Gégé et Amico disparaissent mystérieusement, le fantôme du sinistre curé hante nos esprits, une guêpe s’attaque à Gaby, des soins lui sont prodigués, puis le pédalage reprend ses droits, tandis que les disparus d’Uruffe ne donnent toujours pas signe de vie. Ils ont fait un détour par Rigny ? Pas du tout, Amico finira par surgir de l’arrière tel un diable, mais sans Gégé, qui aura choisi d’écourter la balade. Comme Marcel avant lui. Puis à Toul, Christophe et Gaby coupent vers leurs pénates. C’est donc à 5 (et non pas à 9) que nous attaquerons le toboggan qui conduit à Villey-le-Sec et que nous avalerons la dernière grimpette du jour (la remontée sur Brabois).

Impression dominante : le plaisir pris aux petites routes très charmantes qui relient Germiny à Thuilley, puis (après le raccourci des mirabelliers) Ochey à Moutrot et Moutrot à Blénod, et de même Uruffe à Blénod. Et le plaisir de pédaler dans l’huile (ou presque) pendant l’essentiel de la sortie, tout en prenant le temps de bavarder. Tranquille randonnée !
Il n’a manqué qu’un peu de temps pour déguster mirabelles et groseilles, et qu’un peu de pluie pour rafraîchir les chaudières. Soyons optimistes, ce sera pour la prochaine fois.
Reynald
PS : Guillaume m’a demandé l’origine de la dénomination « Thuilley-aux-Groseilles ». Rien trouvé sur le sujet. Mais je note que dans le blason de la commune, il y en a, des groseilles ; et des abeilles, et un caducée. Devoir de vacances : analysez et commentez la conjonction de ces trois motifs.

 Fin d’été (17 septembre)

A la demande générale (ou presque) un mot sur la sortie d’hier (17 septembre) :
C’était la dernière sortie dominicale de l’été 2017, quelques-uns ont tenu à ne pas la rater : Gégé, Pierre, Marc, Patrick, Franck, Nono et moi, ce qui fait sept ; lors de la pause sur les hauteurs de Château-Salins se sont ajoutés à ce considérable peloton Gaby et Christian, qui, semble-t-il, s’étaient d’abord égarés du côté de Brabois… pour avoir oublié le correctif sur le lieu du RV. Le stade Picot, c’était tout de même plus logique. Et sur la fin, on a eu le renfort de Jacques et de son engin électrique. Ce qui porte à dix le nombre des cyclos de l’été finissant. Comme quoi être et avoir été, c’est possible.

Matinée très fraîche d’abord, de superbes effets de brume lorsque le soleil a commencé de percer, puis une belle lumière bleutée pendant tout le reste de notre parcours. Un tempo raisonnable, qui permet à chacun de respirer et d’échanger à loisir. Comme il se doit, les côtes creusent quelques écarts, il faut parfois attendre les pas pressés, le vacancier Nono (qui a durablement remplacé le sport par le tourisme) ou l’affairé Franck (qui joue de la roulette plus souvent que de la manivelle). Et des côtes, on en a grimpé de belles. Celle de Bézange n’est qu’un aimable hors d’œuvre, celles qui conduisent à Château-Salins comptent pour du beurre (un peu salé tout de même, le beurre). Mais celle qui suit cette salinade, c’est une vraie de vraie, faut pas chercher à l’avaler trop vite, sinon ça pique : route large et amples courbes, c’est à peine si on l’impression d’avancer.

Cela dit, elle est fort courtoise, la salinette, à côté de la traîtresse qui lui succède, à la sortie de Jallaucourt (dir. Bioncourt) : route étroite et rude, mal revêtue, pentue à souhait, le genre de talus dont il convient de ne pas abuser. Pour nous dédommager de nos efforts et de notre effroi, nous aurons la joie pour finir de nous mettre sous la pédale la rectiligne et franche montée d’Amance (côté cimetière). Il était grand temps de réhabiliter cette stimulante escalade trop longtemps boudée. Christian s’en est dispensé, mais je présume que c’est parce qu’il l’effectue chaque semaine, en voisin. Quand on aime les forts pourcentages, on ne compte pas.

Vous, je ne sais pas, mais moi (en vieillissant) j’aime de plus en plus les parcours vallonnés : la platitude du plat, très peu pour moi. C’est d’un ennui ! Et c’est malsain, car sur le plat le rythme a tendance à s’emballer (les mauvais grimpeurs tiennent là leur revanche), ce qui n’est pas bon pour le palpitant. En revanche, les reliefs, l’alternance de l’effort et de la roue libre, voilà la bonne formule, le juste équilibre. Notre humaine condition, en somme : le repos et la fatigue, le rire et les larmes, le rose et le noir, le oui et le non. Des hauts et des bas : c’est tout le vélo, et c’est la vie.
Reynald

Foncer dans le brouillard (24 septembre)

Dernière sortie 2017 avec départ à 8h, et première sortie de l’automne, saison de transition : de fait, la tonalité est d’abord hivernale, il faudra attendre trois longues heures avant qu’elle devienne estivale. Fraîche, très fraîche la brume épaisse, glaciale même, au départ, dans le congélateur des fonds de Toul, et plus loin sur la piste du canal de Foug. Visibilité minimale, les merveilles du parcours se dérobent. Un long tunnel cotonneux, interminable. Quinze pédaleurs, quinze fantômes.

Et puis, ô miracle, entre Laneuville-derrière-Foug et Lucey, la brume se déchire, tout s’illumine. Le monde n’avait pas disparu, tout n’avait pas versé au néant, l’église est au milieu du village, les cyclistes ne sont pas seuls sur la terre, et dans les prés ils sont bien là les aimables compagnons, les moutons, les chevaux, et les vaches : l’une d’entre elles a choisi de paître sur le bas-côté, en liberté. Une insoumise. Mais pas de manifestation animale sur la route contre les carnivores qui pédalent. Une cohabitation harmonieuse. Un moment magique baigné de soleil qui, hélas, ne dure pas. La brume nous enveloppe à nouveau, nous redisparaissons. Il faudra attendre la dernière heure pour qu’un franc soleil nous redonne le sentiment d’exister.

Ce genre de scénario n’est pas exceptionnel, le vélo est un sport de plein air, c’est ce qui fait son charme, et parfois sa dureté. Mais ce à quoi je ne m’attendais pas, ce que j’avais oublié, c’est que le 24 septembre est le jour (ou l’un des jours ?) où se déroule la cyclosportive du club. « Foncer dans le brouillard », c’était le moment ou jamais. On n’allait pas se priver. Les fonceurs ont foncé, les flâneurs ont flâné, les autres se sont adaptés : l’essentiel dans une cyclosportive, c’est bien pour chacun de trouver le groupe qui lui convient. Une parfaite réussite, de ce point de vue.

Je me demande même si les futurs élus au bureau du club (puisqu’il va y avoir un important renouvellement) ne devraient pas s’en inspirer : faire de toute sortie une cyclosportive… Chacun pourrait choisir, dès le départ, le groupe qui convient à son humeur ou à ses forces. Un groupe parmi trois ? Cela aurait le mérite de la clarté, et réglerait une fois pour toutes le problème insoluble du tempo censé convenir à tous. Mais moi, ce que j’en dis, avec tout ce brouillard dans les yeux…
Reynald

 La beauté des choses (5 novembre)

Il pleut parfois le dimanche : il y a quinze jours, ils furent 6 à braver la pluie, et de même il y a 8 jours. Hier, il avait plu pendant la nuit, et la pluie est revenue dans l’après-midi. Mais entre-temps, à l’heure de la balade, ô miracle, pas une goutte, des routes qui sèchent peu à peu, et du soleil pour terminer. Mais le mal était fait : Météo-France nous avait encore bassinés avec ses prévisions alarmistes.
Résultat : nous nous retrouvons à 3 Portes Désilles (Stéphane, Gaby et moi), auquel s’ajoute l’ami Marc (Henquel) ; Franck nous rejoint bientôt, si bien que c’est à 5 que nous effectuerons le parcours, en pédalant dans l’huile et non pas sous la pluie. Eh oui, dans l’huile, parce qu’à 5, inégalement en forme (Stéphane n’a presque pas roulé de toute l’année), on s’accorde sur un tempo modéré, on a tout notre temps pour lever les yeux, et on savoure notre chance à chaque tour de pédale. En outre, le vent d’ouest nous est amical pendant l’essentiel de la sortie, soit qu’il nous pousse, soit qu’il ne nous contrarie guère, grâce aux bois et aux reliefs naturels qui lui font obstacle.

Ce fut une sortie tout en couleurs, les arbres à feuilles caduques ayant le bon goût de faire de la résistance, les champs mêlant le vert tout neuf des blés d’hiver et du jeune colza aux bruns des labours et à la rousseur des chaumes. Et sur le fond vert des prés se détache le noir et blanc des vaches et des moutons (puisque ce sont souvent des têtes noires que nous apercevons). Avec les ânes aux yeux tendres et les chevaux aux robes diversement colorées, ils donnent aux paysages parcourus la tonalité la plus paisible qui se puisse rêver. Une belle image de sagesse et de sérénité. Tout le contraire de l’agressive nervosité des motorisés bruyants et incivils !
Faisons un rêve : des dimanches matin sans bagnoles, sans motos, sans énergumènes à moteur… Silence et civilité : autre définition de la pratique du vélo.

Deux mots de plus :
– Le jour de la Toussaint, il faisait assez froid mais très beau, et nous avons roulé à 10. Ce jour-là, les vivants honorent les morts, qui disent aux vivants de continuer à vivre. Vous connaissez ces paroles adressées à sa femme par un condamné à mort (condamné pour fait de résistance par les occupants allemands), des paroles magnifiées par un grand poète et mises en musique :

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent

Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent

Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses

Ce n’est pas rien que de vivre en paix et d’avoir la chance d’évoluer en silence dans « la lumière et le vent », « dans la beauté des choses », comme nous le faisons sur nos bicyclettes.

– L’AG approche (25 novembre), on va élire un nouveau bureau, quelques bonnes volontés sont pressenties, mettez-vous sur les rangs si la pérennité du club vous tient à cœur. Surtout, apportez des idées neuves, proposez des réformes, à un moment où le club doit évoluer pour perdurer.

 La roue tourne (19 novembre)

Une belle petite sortie d’automne : routes humides, mais temps sec, température clémente, un ciel d’abord un peu voilé, avant que s’imposent soleil et ciel bleu, un régal… Seulement 67 km au compteur, mais près de 700 m de dénivelé : c’est que le parcours était agréablement vallonné, avec quelques belles côtes, ce qui l’a rendu tout sauf ennuyeux. Et comme les 11 présents se sont mis spontanément en mode promenade, ils ont eu tout le temps d’apprécier les couleurs de saison, sans être perturbés par l’effort.

Les futurs candidats au bureau du club étaient tous là, ils en donc ont profité pour échanger et pour peaufiner le projet qu’ils vont vous présenter lors de l’AG de samedi prochain. Un projet fait pour « tenir la route », évidemment. Seul Michel, notre webmestre, était dispensé de présence : il a le droit de se remettre doucement de son marathon de New-York. Car il y a participé, le bougre, et de belle manière. Ce qui fait que notre club fut là-bas « représenté à l’international », comme on dit désormais ! Certes, il ne s’est guère servi de son vélo, mais quand on s’appelle « Rando nancéien », les pieds peuvent bien suppléer les roues.

Parmi les présents du jour, on a eu le plaisir de revoir Pierre Lemoine, qui a troqué Ligny-en-Barrois pour Nancy, et le VTT pour le vélo de route : il songe donc sérieusement à prendre une licence chez nous, ce qui fera de lui le premier nouveau licencié de l’année 2018. Bienvenue ! Ce qui s’appelle « faire d’un(e) Pierre deux coups ». Le très jeune Guillaume (qui était également de la sortie), se partage désormais (après son succès au Bac) entre Sarrebruck et Nancy, mais il continuera de rouler avec « les vieux » et de faire notablement baisser la moyenne d’âge.

La conclusion du jour : la roue tourne, mais le club aussi continuera de tourner.
A vos pédales, camarades !

Le jour d’après (26 novembre)

Un lendemain d’AG, ni l’abus de blanquette de veau ni la descente répétée du Ventoux (un vin qui tape fort) n’ont cloué au lit les convives : une bonne quinzaine de Randos repus sont au rendez-vous, auxquels s’ajoutent une poignée de VVV et quelques inconnus – dont un Patrick de Château-Salins, venu tout exprès après avoir consulté notre site : à l’en croire, on le reverra. Avec la petite nouvelle venue à l’AG (et au repas), Anne Dinquel, et avec Pierre Lemoine s’il confirme, le club amorce plutôt bien son renouvellement. Et l’affluence de ce matin peut à bon droit être comprise comme un signe de confiance envoyé à la nouvelle équipe. Dommage que les membres de l’ancien bureau n’aient pas été de la partie, c’eût été une occasion de rouler tous ensemble et d’effectuer en pédalant le passage de témoin. Mais ce n’est que partie remise, car l’hiver, hélas, va être long. Pour info, les nouveaux élus se réuniront dès demain, et vous aurez donc très vite un président tout neuf et cinq adjoints qui se seront répartis les responsabilités.

Comme il se doit en cette saison, on a roulé ensemble durant toute la sortie, en observant un tempo raisonnable. La séparation en deux groupes (dès le départ) décidée hier, ce sera pour le début de la belle saison, au mois de mars. Pour l’instant on hiberne gentiment, mais sportivement tout de même. Des promenades de santé, en somme, où l’on évite de se la ruiner, la si précieuse bonne santé.

En regardant dans le rétro, je réalise que je suis en train de boucler ma 25ème année chez les Randos… ça commence à compter. Mais tant que la santé j’aurai, je continuerai – en écoutant peut-être, on verra, les séduisants conseils de notre Jacques électrique, si vous voyez ce que je veux dire. Si cela s’avère encore plus efficace que les poussettes des bons camarades VVV (Claude P., qui était là ce matin, et Marc H.), il faudra que j’y songe, même si une batterie de je ne sais combien de watts, c’est nettement moins convivial.

La disparition du biclou (3 décembre)

Amis du Cycle,
L’écrivain Georges Perec était un homme de défis, de défis littéraires. Entre autres exploits, il a écrit un gros roman de plus de 300 pages intitulé La Disparition : ce qu’il y a fait disparaître en premier lieu c’est la lettre E…
Oui, il a réussi à tenir la distance en se passant de tous les mots qui comportent cette voyelle, la plus fréquente en français, la lettre absolument indispensable !
La preuve : dans les quelques phrases qui précèdent, écrites au fil de la plume, je viens d’utiliser pas moins de 49 fois la lettre E (avec ou sans accents).

Ainsi, si je voulais simplement parler du vélo en évitant cette lettre, mon embarras serait extrême : vélo, bicyclette, petite reine, cadre, tube, dérailleur, valve, pneu, rustine, pompe, développement, vitesse, freins, plateau, couronne, chaîne, essieu, roue, selle, sonnette, garde-boue, casque, cycle, cycliste, pédaler, grimper, monter, descendre, etc., etc. Que d’e, que d’e !

Bien sûr, c’est une raison de plus pour essayer quand même. Et comme le froid de ce matin a contrarié mon apparition lors du RV du dimanche matin, c’est le moment ou jamais d’évoquer (en quelques mots, pour commencer) …

La Disparition du biclou

Nous, amis du biclou, aimons plus qu’il faudrait nos compagnons roulants : pas un jour, pas un mois, pas un an, sans nos machins cyclants, sans nos trucs tout guidons, tout pignons, tout rayons, sans tout ça fait pour nous (Randos ou VVV). Biclous jadis lourds, à un pignon (ou trois ou cinq), aujourd’hui sans poids, sans mauvais gras, tout aluminium ou tout carbon. Ainsi, nous avons grand plaisir, ça sourit sous nos panards, ça jouit dans nos cuissards, quand nous voici sprintant, grimpant, moulinant tant, tant… qu’à la fin tout ramollos aboutissons.
Plus nous roulons, tarin au … au quoi ? non pas lui, pas ça, disons : au mistral, au sirocco, au noroît, à l’harmattan, ou au simoun, d’accord… plus nous roulons, donc, plus nous aimons ça, surtout quand nous glissons sur bons billards fort plats, sans grains, sans cahots, sans cailloux ni gravillons.
Alors, quand nos biclous vont disparaissant, froid aidant ou par matin trop chaud, nous n’avons plus qu’à languir, à souffrir, sinon à mourir.
Mon topo va finir là pour aujourd’hui, car suis tout ramolli du cabochon, tout fourbu, plus qu’à biclou, plus qu’à parcourir (pidalant) pays lorrain ou cols voisins, si ardu, si ingrat (mais jouissif) m’apparaît un si tordu travail visant à la disparition non du a, du o, ou du i, mais du plus banal outil dont toujours nous usons, nous plumitifs d’occasion ou purs animaux parlants.

R(e)ynald
PS : Perec a aussi écrit un livre beaucoup plus mince intitulé Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? Il y est assez peu question de vélo, mais c’est très drôle. Si le froid persiste…

La disparition du biclou bis (10 décembre)

Amis du vélo et de la grasse matinée !
Un rappel : le jeu consiste à rédiger un texte (court ou moins court) en se passant totalement de la lettre e, qui est en français la plus usitée de toutes les lettres (et pas seulement des voyelles). La tâche est donc rude, mais amusante… mais si, mais si. La preuve est que trois d’entre vous ont réagi en le pratiquant, ce jeu d’enfer, la semaine dernière. Le concours est donc à nouveau ouvert. Pour ma part, faute de pouvoir rouler, j’ai réessayé, et je me suis bien amusé (mais si, vous dis-je).
Je vous livre le résultat – après avoir remarqué que dans cette rapide introduction, j’ai utilisé spontanément (si j’ai bien compté) 82 fois la lettre e

La disparition du biclou (bis)

Par grand froid, air glacial, frimas, blizzard ou fort crachin sur Nancy, l’homo cyclans, tout fan, tout fou qu’il soit du biclou, n’aura choix plus malin qu’avoir dormi tout son saoul, dans un bon lit chaud (un gras matin, dira-t-on).

Allons, amis, dormons plus tard aujourd’hui, puis buvons un vrai jus noir ou un chocolat fumant, croquons dans un pain croustillant, ajoutons du jambon blanc, du saucisson, tout ça non sans boissons ni fruits frais … Miam miam ! Au fond, aucun matin plus sympa. La saison a du bon, on a plaisir à n’assouvir pas sa passion, son sport favori (stimulant), son loisir (parfois fatigant). Ou son addiction ? Au vrai, on a plaisir à s’alanguir ainsi sous son toit, à la maison, avant la Saint-Nicolas ou plus avant dans la saison.

Amis Randos, bons compagnons, profitons à fond, jouissons du jour sans biclou !

Ou alors, sous d’abondants flocons tombant dru, roulons jusqu’à la Schlucht ou au Valtin, chaussons nos skis, glissons, crapahutons sur nos cols favoris, nos hauts Ballons. Mais sans nos biclous ! Trop glissant ! Plutôt parcourir monts ou vallons blanchis, skiant, courant ou marchant, mais pas roulant. Car imaginons un randonnant du club ou un VVV juchant son biclou sous gros flocons… Pas photo, sûr pronostic : à tout coup vacillant, chutant, souffrant, mal partout, allô maman bobo… la Birizina, quoi !

Ajoutons un mot : Rando, homo cyclans, si ton nom bannit l’outil grammatical disparu, alors nous pourrons souffrir l’inscription dans mon propos dudit nom, gagnant à tout coup. Ainsi, listons nos compagnons tout à fait gagnants (nom plus mot avant nom) : Patrick Nicolas, Amico Di Cianno, Marc Di Gianantonio, Guy Cayrou, Franck Cornu… cinq, pas plus.

Alors, comptons nos amis VVV : Francis Roch, Alain Dauch, Ludovic Thomas… ça fait trois. Cinq plus trois font huit : pas un gros tas. Aucun Johnny Halliday (paix à son art, à son chant), aucun Aznavour non plus, ni Gainsbourg, ni Barbara, ni Piaf… Normal !

Confirmation, donc : la disparition fait tsunami sur maints mots, moult noms, sur tous bons outils grammaticaux français. Un pari fou qu’avoir pour ambition l’oubli total d’un truc si omnigraphant ! N’imaginons pas y avoir satisfaction. Mais pour autant, faut pas faillir, faut vouloir, tant qu’il fait trop froid, trop glissant, pour sortir son biclou dominical.

Rinaldo

Randos et VVV (17 décembre)

« Si par un matin d’hiver des randonneurs… » (pour plagier Italo Calvino, un grand écrivain italien, qui fut d’ailleurs un ami de Perec et comme lui un pratiquant de l’écriture à contraintes – mais aujourd’hui, je ne ferai rien disparaître, bien que l’idée m’ait traversé l’esprit… alors on verra).
… Si, disais-je, des cyclos randonneurs enfourchent leur bécane chérie à la mi-décembre, ils ont plaisir à rouler sous un ciel clair et sur des routes sèches, dans une fraîcheur revigorante. Dix ils sont au départ, et treize un peu plus tard (les frères Coaltar passant par-là, accompagnés de l’homme d’Azelot). Parmi eux, ne sont pas peu fiers quelques-uns des lauréats honorés lors du récent « festival des cannes », je veux dire lors de la remise des prix VVV.
On les comprend, les heureux récipiendaires :
Patrick Nicolas, dit Patou des Corbières, a reçu le Prix du Fer à repasser, autrement dit du plus mauvais descendeur. Jean-Claude Huret, celui de la Confiance aveugle, qui récompense celui qui ne sachant jamais où l’on est et où l’on va, s’en remet à ses compagnons les yeux fermés. Gaby, celui du GPS récalcitrant, ce qui se passe de commentaire. Amico, celui de la Pancarte, pour ses talents de sprinter à l’approche des villages (mais pour l’assistance qu’il prodigue aux derniers du peloton, il aurait mérité également le Prix du Samu social : le jury réparera son oubli l’an prochain, ce qui va obliger notre homme à continuer de faire le va-et-vient entre l’avant et l’arrière du groupe). Quant à moi, je formais la moitié du jury, mon complice Francis R. formant l’autre moitié, démocratie oblige.

D’autres présents de ce matin qui, par leur trop jeune âge, ne pouvaient prétendre à des distinctions réservées à de Valeureux Vétérans du Vélo, ce sont les Guillaume L, Jérôme M., Marc Digi et Franck C. ; quant au Patrick de Château-Salins, à nouveau venu se joindre à nous, je ne sais pas son âge ni s’il aspire au titre glorieux de VVV.
Au fait, la saison 2018 approche, un calendrier des sorties (et des séjours) VVV a été établi: les Randos qui n’en ont pas été destinataires et qui pourraient être intéressés par certaines de ces sorties sont invités à se faire connaître. Je le leur adresserai.

Une remarque en passant : sans l’avoir prémédité, dans la 2e moitié de la sortie de ce matin (72 km), on a goûté à la formule qui sera de règle en 2018 chez les Randos : un groupe 1 à l’avant, qui se déleste d’un groupe 1bis quand ça embraye sévère, et à l’arrière un petit groupe entré en méditation. Il y en aura pour tout le monde, c’est bien l’objectif.

Encore un peu de patience, et bientôt je pourrai vous dire ceci :
Avec la fin de la pluie, de la neige et du verglas, ils peuvent enfin cesser d’hiberner, les amants de la petite reine. Plus d’un s’est remis en selle, dix, vingt, qui sait, tant ils étaient impatients de lever les yeux sur les paysages ou de baisser la tête sur le cintre, à chacun sa manière. D’autant que va être instituée en 2018 la règle des deux paquets…

Vous ne remarquez rien ? Mais si, voyons : je viens de faire disparaître la lettre O ! Merci à Italo Calvino.
Rinaldo

Au matin du réveillon (24 décembre)

Pour une fois, et pour terminer l’année (je serai à Bruxelles dimanche prochain) quelques vers et non de la prose. Des vers de mirliton, je vous l’accorde, ça vaut pas un carafon. Mais faut bien s’amuser un brin.
Pour faire plus léger, j’ai choisi des vers impairs, réputés plus musicaux, des vers de 7 pieds (selon un rythme 3/4 le plus souvent). J’ai un peu triché avec les e dit muets à l’intérieur des vers : tantôt ils faut les prononcer et tantôt pas, pour faire sept – à vous de respecter le rythme).
Reste à trouver la manière dont cela pourrait se chanter…

Au matin du réveillon
Réveillés sont dix garçons
Ils enfourchent leur bicyclette
Et s’en vont conter fleurette
A la belle fée du vélo
Allegro ma non troppo
Qu’ils musardent ou accélèrent
Leur plaisir c’est fendre l’air

Pas de pluie ni même de zef
O Jésus Marie Joseph
A Noël tout est promesse
L’an nouveau et l’allégresse
S’offrent à tous nul n’en doute
A la messe comme sur les routes
Tous pour un et Dieu pour tous
A genoux ou cyclopousse

Randonneurs l’ont célébrée
La fidèle, la bonne fée
Christian Christophe et Amico
Jean-Michel Patrick Marco
Sans oublier tout bien compté
Du peloton l’autre moitié
Jean-Marie Jean-Claude Marcel
Jérôme Reynald et Gabriel

Dix et deux cela fait douze
Comme les mois comme les apôtres
Les étoiles de la couronne
Douze qui pédalent comme personne
Car en chemin deux des nôtres
S’ajoutèrent à la partouze
La partie de jambes à l’air
Qu’en ce jour Randos fêtèrent