• Un bol d’air (19 février)

– Dis donc, tu ne m’as rien dit de ta sortie vélo de dimanche matin… c’était comment ?
– Frisquet au départ, gelée blanche, beaucoup de monde tout de même (une vingtaine d’amateurs). Faut dire qu’on a si peu roulé depuis le début de l’année que pour une fois qu’il ne pleuvait pas… Et puis assez vite, avec le soleil, le froid est devenu tout à fait supportable. Les routes étaient sèches, la campagne était belle, ça valait la peine de s’être levé.
– Et vous avez roulé bien groupés, comme il se doit en cette saison ?
– Oui, pendant les tout premiers kilomètres… toujours ça de pris… ensuite, je te dis pas, la foire, le grand n’importe quoi…
– La faute à qui, la faute à quoi ?
– Deux crevaisons successives, pas mal d’impatience… il y a ceux qui attendent, ceux qui repartent en arrière pour aller chercher les attardés, ceux qui n’attendent pas, ceux qui en profitent pour prendre de l’avance de peur de ne pas suivre le rythme des fois qu’un regroupement s’effectuerait … Et ceux qui immanquablement relancent l’allure, qui foncent, qui se défoncent, quoi qu’il arrive. La foire d’empoigne !
– Si je te suis bien, tout cela rend impossible un regroupement général, non ?
– Bien vu. D’autant qu’il y a des zozos qui vont tout droit quand il faut tourner à gauche (avant Cerville), ou qui tournent à gauche quand il fallait aller tout droit (à la sortie de Moivrons)… Et quand ils rejoignent le bon itinéraire, ils te demandent : « t’es sûr que c’est le parcours ? »
– Mais le parcours, ils ne l’étudient pas la veille, carte en mains au besoin ?
– Tu rigoles ! Trop fatigant, chacun compte sur le voisin, et comme le voisin … tu vois ce que je veux dire…
– Mais au moins, quand des groupes se reforment, vous parvenez à rouler ensemble, en vous entraidant…
– T’es vraiment naïf, mon pauvre… je ne dis pas que ça n’arrive pas, mais cette fois c’était pas le bon jour, y a pas eu moyen…
– Finalement, ce que tu retiens de cette sortie, c’est le gros bazar ou le bon bol d’air ?
– Les deux !  Mais j’ai comme une préférence pour le bol d’air…  de ce côté-là, il n’y a même pas à demander, t’es jamais déçu, c’est gratos et toujours à disposition… Suffit de respirer et de pédaler tranquille.
Reynald