• Crever ou ne pas crever (20 août)

Partir, c’est mourir un peu. Partir à vélo, c’est crever parfois. Et pédaler souvent, c’est crever à coup sûr. Si bien qu’aucun habitué du vélo ne peut prétendre y avoir échappé. Tous nous avons crevé et tous nous crèverons encore. Aussi longtemps que nous roulerons sur des pneus crevables, nous crèverons. Ce qui me rappelle le slogan fort bien vu d’un antique réparateur de pneus : « Vous pouvez tous crever !!! » (voir la pièce jointe).
A quand les pneus pleins, légers, aussi confortables qu’increvables ? Allez, les « startupers », remuez-vous les méninges, inventez-nous ça, le créneau est prometteur. Le caoutchouc, c’est aussi ringard que le pétrole. Il est grand temps de passer à l’éco-pneu, au pneu durable !

Vous l’avez compris, la sortie du jour ne fut pas exempte de crevaisons. Sous la bruine (dimanche dernier), sous l’orage (le 15 août), aucun pneu ne s’était dégonflé. Par beau temps, mais sur une chaussée encore humide des averses de la nuit, c’est fou ce que les silex se collent à la gomme. Christian fait les frais d’une petite pierre à peine la balade commencée, et à mi-parcours c’est Pierre qui s’y colle (mouais… j’ai déjà fait pire comme jeu de mots). Anecdotique ? Pas du tout : vu qu’on a un peu plus de 100 bornes à se taper, faut rattraper le temps perdu – car on a beau avoir la paluche habile chez les Randos, changer une chambre ça prend du temps, beaucoup de temps parfois.

Donc, une première fois, on accélère, on met la gomme (mouais…) Rouler en-dessous de 35 km/h, ce serait lambiner. Et la seconde fois, on en remet une couche, puisqu’on a tout perdu du retard qu’on avait à peine comblé. C’est ainsi qu’une aimable partie de campagne se transforme en course de catégorie Z : Z comme « z’en peux plus », z’en peux plus d’essayer de m’accrocher à la roue des « crevards », des bouffeurs de bitume, des forcenés du chrono.

Dans ce cas-là, une seule solution : arrêter de se crever la couenne, ralentir, faire baisser le cardio. S’en remettre au gruppetto. Le gruppetto Corbières-Champagne, le Patou et moi si vous préférez, un piccolo gruppetto, vu que les autres postulants, ils avaient depuis belle lurette tourné casaque. On se contente d’un petit 30 km/h, ce qui est tout de même plus raisonnable, et beaucoup moins crevant.
Du même coup, je ne peux rien vous dire des dératés qui se sont bougé la carcasse (ils étaient 9), ni de ceux qui avaient choisi d’en faire moins (ils furent 5). Je ne sais pas non plus si les uns ou les autres ont récidivé en matière de crevaison. C’était le bon jour en tout cas, autant en profiter.
Moralité : on ne meurt qu’une fois, mais on peut crever souvent.
Reynald